Difficile d'entamer la présentation du Qashqai sans évoquer ses bonnes performances commerciales à l'échelon international. Normal. Car, il est rare de voir un véhicule de ce segment atteindre le seuil des 100.000 ventes en moins d'un an. C'est ce qu'avait pourtant réalisé le crossover de Nissan durant le mois de décembre 2007, alors qu'il n'avait été lancé qu'en mars de la même année. Le Qashqai s'est même mis sur son 31 en trustant la première place des ventes sur le segment des SUV compacts en Europe avec environ 20% de part de marché. C'est d'ailleurs parce qu'il est fortement prisé sur le Vieux Continent (avec plus de 170.000 clients) que le Qashqai arrive tardivement au Maroc. Peu importe, ce japonais haut sur pattes, mais au profil rabaissé et trapu, ne devrait pas tarder à se faire remarquer. C'est d'ailleurs sa ligne ramassée qui fait toute sa particularité sur le plan esthétique. Sans arborer les atours saillants d'une belle Alfa (cherchez puis excusez le pléonasme), le Qashqai affiche une bonne dose de créativité et de séduction. Un capot sculpté, des grands phares fronçants et une calandre en deux parties font tout le côté méchant de son regard. Mais c'est de profil qu'il apparaît le plus dynamique avec sa ligne de toit inclinée et sa ceinture de caisse haute. Celle-ci dicte son vitrage latéral et se prolonge jusqu'aux feux arrière qui débordent sur les ailes. Quant à la partie arrière, son traitement laisse croire que les designers ont préféré jouer la carte de la sobriété. Le résultat est globalement réussi. Si bien que le profil du Qashqai trahit un certain mélange de genres : un soupçon de break, les dimensions d'une compacte (il mesure 4,31 m, soit 3 cm de plus qu'une Peugeot 308) et l'allure d'un 4×4 urbain. Même quelqu'un comme Stéphane Schwarz, le directeur du design chez Nissan Europe, peut s'y perdre. Celui-ci avait ainsi déclaré à la sortie de ce modèle : «Le Qashqai est difficile à catégoriser car il est le fruit de différentes influences». L'influence dont il est question est plutôt celle d'une berline moyenne sur un SUV compact. Une donne que l'on retrouve à bord du Qashqai, dont l'habitacle est proche de celui d'une berline. Le poste de conduite semble bien dans l'air du temps et devrait plaire à celui qui y prend place par son côté surélevé et le champ de vision qu'il offre sur la route. Quant à sa dotation et ses finitions, elles diffèrent selon sa motorisation. A ce niveau, Nissan Maroc propose le Qashqai en version 2.0 litres essence (150 chevaux), associée à la finition Elégance et en Diesel 2.5 l dCi (140 ch), lequel est décliné en deux niveaux d'équipement : Visia et Tekna. L'équipement de série, et donc commun à toutes les versions, s'entend du double airbag, de la climatisation, de l'autoradio CD et bien évidemment de l'ABS avec répartiteur et amplificateur de freinage. Les acheteurs du Qashqai essence auront droit dans sa finition Elégance, notamment, à une installation Bluetooth, un volant multi-fonctions (commandes audio et téléphone), un radar de stationnement, un capteur de pluie, un système audio à 6 HP et chargeur 6 CD… puis en option (+ 25.000 DH) à une boîte automatique du type CVT. On remarquera à ce niveau la pertinence du choix de l'importateur quant à proposer cette boîte uniquement pour la version essence, laquelle est la seule à être disponible en 2 roues motrices. Du côté du Qashqai Diesel, la livrée Tekna hausse le ton en s'enrichissant notamment d'une sellerie cuir, de phares au Xénon et du système audio à 6 HP et chargeur 6 CD. Vient enfin la question des prix. Le Qashqai est accessible dans une fourchette allant de 270.000 à 350.000 DH. C'est plus qu'une compacte certes, mais plutôt moins qu'un 4×4 compact de renom, tels que le Toyota Rav4 ou le Nissan X-Trail. Du coup, et par rapport à ce dernier, on pourrait s'interroger sur une éventuelle cannibalisation qu'entraînerait le Qashqai. Celle-ci est théoriquement peu probable puisque ces produits ciblent deux profils différents. Les familles pour le premier, les jeunes couples et les célibataires pour le second. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que les marketteurs de Nissan ont choisi un skateboard pour faire connaître le Qashqai.