Le gouvernement d'Abbas El Fassi tient le cap avec la déclaration de politique générale sur laquelle le Premier ministre a engagé son équipe. Avec le lancement programmé de grands chantiers de réformes prioritaires, l'année 2008 s'annonce intense. Les secteurs les plus dynamiques et non moins performants, qui ont largement émergé lors de la législature précédente, sont incontestablement ceux enclenchés dans les grands chantiers d'infrastructures de transport, d'équipements touristiques et d'habitat qui ont vigoureusement tiré la croissance économique vers le haut. Le BTP a lui connu un regain formidable de dynamisme, les créations d'emplois se comptent par milliers, la sous-traitance industrielle se multiplie en constellation autour de grandes marques mondiales ou de donneurs d'ordre, et tout cela avec des ressources financières optimisées grâce à un partenariat public-privé (PPP) gagnant-gagnant stimulant les investissements créateurs de richesses en minimisant la dépendance vis-à-vis des recettes des privatisations. C'est justement le bilan chiffré de ces secteurs porteurs qui ont tranché, en dernière analyse, dans le verdict des urnes pour la formation du nouvel Exécutif. Un gouvernement déterminé, à travers une Loi de Finances 2008, certes transitoire, mais audacieuse en matière de politique de compensation et de baisse de la pression fiscale sur les opérateurs économiques et les acteurs financiers et qui table sur un regain de croissance qui devrait retrouver la moyenne préconisée par les institutions mondiales de Bretton Woods. Mieux encore, si le ministre argentier Salaheddine Mezouar promet un taux de croissance de 6%, le Premier ministre vient de réviser ses ambitions à la hausse pour viser un taux de croissance possible et parfaitement réalisable estimé à 6,5% en 2008. «Nous tiendrons tous nos engagements» Le chef du gouvernement persiste et signe: «nous tiendrons tous les engagements contenus dans la déclaration de notre programme de gouvernement, tous secteurs confondus». Bien sûr, les aléas pluviométriques peuvent fausser les prévisions, mais c'est bien là l'un des plus grands chantiers de réformes prioritaires que le Premier ministre lance en 2008. En effet, des études structurantes, conduites avec le soutien financier du Fonds Hassan II pour le développement économique et social et ciblant le développement des performances agricoles et la nouvelle stratégie d'intégration du monde rural, sont en cours de finalisation. La cadence de production des ressources hydrauliques sera accélérée avec la construction d'une dizaine de grands barrages par an, auxquels s'ajouteront une cinquantaine de moyens et petits ouvrages, y compris les barrages collinaires. Tout comme sera élaborée une nouvelle stratégie de conversion des cultures, notamment en zones victimes des déficits pluviométriques qui pénalisent fortement la production céréalière en période de sécheresse. Une sécheresse qualifiée de «structurelle», qui ne doit plus être appréhendée comme une fatalité, notamment en privilégiant les cultures peu consommatrices en eau et en diversifiant les autres activités hors-agriculture dans nos villages et nos campagnes. Surtout que le monde rural se trouve être sur la voie d'un désenclavement total, avec la réalisation à plus de 80% des programmes d'alimentation en eau potable et en électrification. En outre, la cadence de construction des routes rurales sera décuplée pour atteindre une moyenne annuelle de 2000 kilomètres dès cette année. Pour Abbas El Fassi, il est temps de réparer le tort causé au sous-développement du monde rural, victime de l'échec des politiques focalisées, jusqu'ici, sur le seul secteur primaire.