Après avoir accédé aux vœux du Président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, d'exclure l'Istiqlal des négociations et la reconduction de l'ancienne majorité, tout le monde attendait la formation du gouvernement ce week-end. Mais les choses se sont avérées plus compliquées. En effet, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a indiqué qu'il ne peut plus attendre plus longtemps et le fait savoir. Ainsi, dans un communiqué publié hier dimanche 8 décembre 2017, le secrétaire général du PJD exclut toute négociation avec le RNI. « J'ai soumis une offre à M. Akhannouch le mercredi 4 janvier afin de participer au gouvernement. Il m'a promis de me répondre deux jours après. Au lieu de cela, il a publié un communiqué avec deux autres partis politiques à qui je n'ai adressé aucune invitation », assène le chef du parti islamiste. « J'en déduis qu'il n'est pas en position de me répondre et qu'il n'y a plus rien à espérer de nos négociations qui prennent fin avec lui ainsi qu'avec M. Mohand Laenser, dirigeant du Mouvement populaire (MP, allié du RNI) », conclut-il. Rappelons que vendredi dernier, Benkirane annonçait que sa prochaine équipe serait constituée sur la base de la majorité sortante (PJD, RNI, MP, PPS). Mais, hier dimanche, le RNI, le MP, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et l'Union constitutionnelle (UC) ont publié un communiqué commun où ils indiquent vouloir constituer une majorité forte et homogène dans le cadre du discours royal de Dakar. Ainsi, ils affirment être ouverts pour poursuivre les consultations avec le Chef du gouvernement désigné, sur cette base. Aussi, le futur gouvernement ne devra avoir comme cap que celui d'exécuter les différents programmes et de surmonter les difficultés des dernières années. Cette guerre par communiqué interposé a vu même le Parti authenticité et modernité (PAM) en rajouter une couche le samedi 07 décembre 2017. Ce dernier a pour sa part réitéré dans un communiqué sa position de ne pas participer au gouvernement tout en appelant à accélérer la formation de l'exécutif. Alors quels choix s'offrent aujourd'hui à Benkirane ? Reprendre contact avec des formations à qui il a fermé la porte et espérer réunir la majorité nécessaire ou déclarer son incompétence à former le gouvernement et remettre les clés au Souverain, analysent les observateurs politiques.