Selon un nouveau rapport de la Banque Mondiale –BM-, « l'extrême pauvreté recule dans l'ensemble du Maghreb, mais de larges pans de la population risquent de retomber dans la pauvreté, tandis que le chômage, particulièrement élevé chez les jeunes, reste un défi de taille ». S'agissant du Maroc, la BM reconnait que les taux de croissance enregistrés ces quinze dernières années ont permis de faire reculer le taux de pauvreté de 8,9 % en 2007 (pour une population de 34,4 millions d'habitants) à 4,2 % en 2014. Si le taux d'extrême pauvreté est relativement bas (à 3,1 %), le taux de pauvreté modérée atteint 15,5 %. En outre, près de 19 % de la population rurale marocaine qui dépend de l'agriculture vit encore dans la pauvreté ou risque d'y plonger. Les taux de pauvreté ne devraient pas reculer dans un contexte de ralentissement de la croissance économique, ni tant que le pays n'aura pas remédié à ses inégalités économiques et aux disparités dont souffrent certains régions. Comme ailleurs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le rapport de la Banque note que le chômage est globalement élevé au Maroc, autour d'un taux de 9 %, et particulièrement important chez les jeunes en milieu urbain, où il atteignait 38,8 % en juin 2016. Le pays s'est doté d'une nouvelle stratégie nationale qui vise à ramener le taux de chômage à 3,9 % en dix ans. La réussite de cette stratégie, qui table sur la création de 200 000 emplois par an, pourrait résider dans l'adoption de réformes qui rendent le marché du travail plus favorable au secteur privé.