Les quinze membres du Conseil de sécurité ont entamé, jeudi, le long exercice de choix du prochain Secrétaire général de l'ONU, qui devrait succéder, dès janvier 2017, à l'actuel chef de l'organisation, Ban Ki-moon. Ce vote à bulletin secret, le premier d'une série de consultations qui devrait déboucher sur la sélection du prochain (ou de la prochaine) secrétaire général(e) en octobre, teste la viabilité des douze candidats à ce poste clé sur l'échiquier politique international. Les quinze ambassadeurs seront accompagnés chacun d'un seul diplomate, sauf pour le président du Conseil (le Japon), et des pays fournissant les annonceurs des résultats, qui seront accompagnés de deux diplomates. Le secrétariat général ne sera pas présent lors de ce scrutin, et aucune trace écrite du résultat ne sera maintenue. Les douze candidats ont tous passé un entretien devant l'Assemblée générale, où ils ont présenté leurs dossiers et répondu aux questions des diplomates et des ONGs sur une myriade de questions allant de la lutte anti-terroriste aux défis de développement, en passant par le maintien de la paix et la question épineuse de la réforme du Conseil de sécurité. Ils ont également eu chacun une rencontre avec les Quinze. En juin dernier, les membres du Conseil ont discuté et convenu des modalités de ce scrutin et de l'ensemble du processus de sélection. Les votants devront cocher pour chaque candidat l'une des trois mentions suivantes: encourager, décourager, ou sans opinion. Un « découragement » par un membre permanent du Conseil ne signifiera pas l'élimination du candidat, mais devrait annoncer les couleurs des préférences des cinq puissances, selon des diplomates. Selon les modalités convenues, les résultats du scrutin seront communiqués aux pays d'origine des candidats, en mentionnant aussi les candidats ayant reçu le score le plus haut et le plus bas, mais sans donner de chiffres. Il n'y a pas de consensus ni de règle obligeant le candidat en queue de peloton de se retirer de la course. Mais, les résultats d'aujourd'hui pourraient envoyer de clairs signaux aux prétendants, notamment ceux n'étant pas particulièrement appréciés par les cinq membres permanents. A la fin du vote, un deuxième pourrait être programmé, peut être en août. Mais là aussi le consensus fait défaut. Alors que la Russie a indiqué à plusieurs reprises qu'un seul round suffira, d'autres membres du Conseil ont souligné que d'autres seront nécessaires pour départager les prétendants. Six hommes et six femmes sont en lice pour le "top job". Parmi eux les plus en vue sont la cheffe du PNUD, Helen Clark (Nouvelle Zélande), la DG de l'UNESCO, Irina Bokova (Bulgarie), la ministre argentine aux Affaires étrangères, Susana Malcorra, ou encore l'ancien commissaire aux réfugiés de l'ONU, Antonio Guterres (Portugal), et l'ancien président de la Slovénie, Danilo Türk. Des voix se font de plus en plus entendre jugeant qu'il est temps pour une femme d'occuper ce poste, mais d'autres avancent que la seule compétence devrait prévaloir dans ce choix.