Quand on nourrit de grandes ambitions dans une nouvelle activité, à fortiori assez capitalistique, il ne faut point lésiner sur les moyens. Le groupe Saham qui a annoncé depuis peu avoir pris pied dans l'enseignement privé, semble bien confirmer cette maxime. En effet, la holding contrôlée par Moulay Hafid Elalamy vient d'injecter, avec son partenaire Tana Africa Capital, quelque 65 millions de dirhams dans leur joint-venture Sana Education Morocco (SEM). Avec un programme d'investissement assez consistant, d'autres recapitalisations de SEM devront avoir lieu au cours des 18 prochains mois dans la foulée de l'inauguration de deux établissements de maternelle-primaire : l'Ecole internationale de Rabat (EIR) et l'Ecole internationale de Casablanca (EIC) situées respectivement dans les quartiers huppés de Hay Riad et d'Ain Diab. C'est dire que les premiers établissements de SEM viseront principalement les catégories socio-professionnelles assez aisées des deux premières villes du pays et qui sont prêtes à investir jusqu'à 30.000 dirhams par an, voire plus, pour l'éducation de chacun de leurs chérubins. SEM qui vise à l'avenir une labellisation française pour EIC et EIR, compte également se déployer dans le secondaire (collège et lycée) et de s'étendre, à moyen terme, sur d'autres contrées en Afrique. S'appuyant sur une stratégie de croissance favorisant les nouvelles créations, l'objectif de ce nouvel acteur africain dans l'éducation, est d'atteindre une capacité de 100 000 élèves à l'horizon 2026. Rappelons que Tana Africa Capital est un fonds d'investissement qui a été créé en 2011, conjointement par le groupe familial sud-africain Oppenheimer et le fonds souverain Singaporien Temasek. Ce véhicule est doté d'un capital de 150 millions de dollars et investit principalement dans l'agriculture, les médias, la Santé et l'éducation. Après avoir réalisé des investissements au Gabon, en Egypte et République Démocratique du Congo, SEM incarne la première intervention de Tana Africa Capital au Maroc.