«Notre stratégie, c'est de supporter des champions régionaux», a expliqué, vendredi soir, Dimitri Tsisiragos, représentant de la Société financière internationale (SFI), à l'occasion de l'annonce de l'entrée de SFI dans le capital de Saham Finances. Cette opération capitalistique, en tous points identiques à celle conclue avec le groupe Abraaj Capital, un peu plus tôt dans la semaine, s'est concrétisée par une augmentation de capital de Saham Finances, sous holding du groupe Saham, dont les activités couvrent l'assurance, l'assistance et le crédit à la consommation. SFI, qui est membre de la Banque mondiale, se réjouit d'autant plus de la conclusion de ce partenariat avec le groupe Saham, qui lui permet de mettre un pied dans un secteur qualifié «d'important pour l'Afrique», par Tsisiragos qui relève que cette activité reste embryonnaire sur le continent. Aujourd'hui, grâce à l'apport combiné du groupe Abraaj et SFI, Saham se donne les moyens de ses ambitions africaines. Cette manne, lui permettra de poursuivre sa stratégie d'expansion de manière soutenue. Ainsi, le groupe qui est présent dans une quinzaine de pays africains, veut étendre sa présence géographique en lorgnant sur de nouvelles régions du continent. Aussi, après avoir affirmé ses positions en Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale, le groupe veut notamment investir l'Afrique de l'Est et l'Afrique Australe. Une stratégie ambitieuse qui a l'avantage, selon le top management du groupe Saham, de répartir le risque pays sur plusieurs zones. Panafricain à capitaux marocains À ce titre, Moulay Hafid Elalamy tient à souligner : «Notre groupe est orienté et structuré pour être un groupe panafricain à capitaux marocains». D'ailleurs, le président de Saham confirme sa volonté de se baser sur les compétences locales, dont il loue les qualités. Des compétences sur lesquelles il compte capitaliser pour asseoir l'activité assurance de Saham finances en Afrique. Cependant, si dans un premier temps, le développement de Saham Finances en Afrique se concentre à l'assurance et à l'assistance, le groupe Saham entend aussi développer ses autres activités sur le continent et notamment celles qui sont en rapport avec le secteur de la santé. «Dans le monde, ceux qui payent la santé sont les assureurs», explique Elalamy. Ainsi, veut-il capitaliser sur la présence de ces deux activités dans le giron du groupe, pour en développer les synergies. Le top management de Saham s'inspire ainsi du modèle du groupe portugais Espirito Santo, en affichant sa volonté de mettre en place des cliniques qui appartiennent au groupe. «Ce n'est pas possible au Maroc», note toutefois le président de Saham avant de reprendre : «Nous mettrons en place des cliniques là où ce sera possible». En fait, Elalamy entend maximiser les synergies entre les activités connexes du groupe. Assurance, assistance et santé constituent donc les trois pôles complémentaires dans le portefeuille d'activité de Saham. L'offshoring est d'ailleurs la seule activité du groupe à évoluer de manière quasi autonome. In fine, pour pouvoir organiser ses activités et donner toutes les chances de réussite à son plan stratégique, le groupe Saham s'est doté d'une nouvelle organisation. Celle-ci est articulée autour de trois pôles, l'assurance, l'offshoring et la santé. Quant à Saham Finances, elle s'est dotée d'une organisation qui colle à l'aspect géographique de l'expansion africaine avec notamment des directions Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale et Afrique Australe, en attendant d'ériger une nouvelle direction qui chapeautera les futures implantations géographiques du groupe. Vendredi dernier, le top management du groupe a dévoilé le nouvel organigramme du groupe avant de détailler l'organisation de Saham Finances. Raymond Farhat, l'ex-patron de Colina, a été désigné directeur général du pôle assurance. «C'est l'homme de la situation, il connaît le marché africain et ses spécificités mieux que quiconque», a souligné Elalamy.