Bonne nouvelle pour les personnes atteintes d'hépatite virale de type «C ». En effet à partir du 10 décembre prochain, ils pourront bénéficier d'un nouveau médicament d'une efficacité élevée, avec moins d'effets secondaires et surtout moins coûteux. Ce nouveau médicament est considéré comme le premier traitement sûr et efficace contre l'hépatite «C», dont souffrent 625.000 personnes au niveau national. A base de « Sofosbuvir », le médicament est administré par voie orale est considéré comme un traitement révolutionnaire contre l'hépatite«C», permettant un taux de guérison dépassant les 90% avec moins d'effets indésirables. Ce médicament a été fabriqué localement par le laboratoire marocain Pharma 5. Il sera commercialisé au Maroc à un prix de vente de 3.000 dirhams par boîte, et par conséquent, le coût global du traitement au Maroc sera le plus faible par rapport aux autres pays où le coût atteint les 800 mille Dirhams. L'autre bonne nouvelle, c'est que le Ministère est en contact avec l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie pour intégrer ce médicament générique dans la liste des médicaments remboursables. On apprend par ailleurs qu'une nouvelle génération de médicaments anti-hépatite «C» est en cours d'enregistrement par le Ministère de la Santé, dans l'objectif d'éradiquer cette maladie dans le Royaume à l'horizon de l'an 2020. De ce fait, le Maroc sera parmi les premiers pays au monde à mettre en place un plan national de lutte contre l'hépatite «C», et ce conformément aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. A en croire le département de Houcine El Ouardi, la fabrication de ce nouveau médicament anti-hépatite «C» au Maroc sera le début de la production et la fabrication d'un certain nombre de médicaments onéreux utilisés dans le traitement des maladies chroniques. Et c'est là le vœu de la société civile. Selon Othman Mellouk, Chargé des questions de propriété intellectuelle et accès aux médicaments au sein de la Coalition Internationale pour l'accès aux médicaments (ITPC), contacté par « Challenge.ma », il ne s'agit là que de la première étape. « Nous avons encore besoin d'un 2ème médicament (le daclatasvir) car le sofosbuvir ne se prend pas seul. Nous sommes entrain de travailler dessus et nous aurons de bonnes nouvelles en 2016 ». Othman Mellouk se réjouit en tout cas de cette première et surtout de voir leur travail de 18 mois récompensés. « En tant qu'association, nous sommes contents que les malades marocains puissent avoir accès à des thérapies nouvelles, efficaces et à un prix accessible. C'est la première fois, qu'un médicament récent extrêmement cher, soit mis à disposition des marocains à peine un an après sa disponibilité aux Etats Unis». Et il y a de quoi se réjouir, il faut dire que le travail a été de longue haleine. « Certains ne nous ont pas pris au sérieux au départ tant le prix initial était élevé 80.000 dollars » nous confie notre interlocuteur. Il faut dire qu'il a fallu convaincre plus d'un intervenant, notamment au niveau de l'Organisation mondiale à la santé, du ministère de la santé et des industriels marocains. Et Othman Mellouk de poursuivre, « il y a eu aussi tout le débat sur l'éventuelle protection du médicament par les brevets et l'aspect légal ou illégal d'une production au Maroc. Nous avons également, avec l'aide de nos réseaux internationaux, fait pression sur le laboratoire Gilead qui a usé de nombreuses stratégies pour bloquer les producteurs indépendants (au Maroc mais ailleurs) de produire des génériques. Et surtout nous avons œuvré à faire en sorte que la matière première pour la fabrication soit disponible. Le Maroc reste dépendant de matière première venant d'Inde et ne peut la produire ».