Le Think Tank Atlantis, en partenariat avec le Forum international des technologies de sécurité (FITS), basé à Paris, organise les 12 et 13 octobre 2015 à Casablanca, le Forum africain de sécurité.Objectif : contribuer à une réflexion originale et pertinente sur les grands problèmes liés à la sécurité, aussi bien au niveau des Etats qu'à celui des grandes entreprises. par Adama Sylla Alain Juillet, Président du FITS, et Driss Benomar, Président d'Atlantis, les deux co-fondateurs de l'événement. Mettre en présence les grands opérateurs publics et privés des pays africains en matière de sécurité, les entreprises les plus innovantes et les experts des secteurs concernés...tel est le nouveau pari de Driss Benomar, Président d'Atlantis qui organise les 12 et 13 octobre 2015 à Casablanca, en partenariat avec le Forum international des technologies de sécurité (FITS), basé à Paris, l'Africa Security Forum. Et ce n'est pas le seul défi du patron du Think Tank marocain : « Nous voulons inscrire le Forum africain de sécurité dans la durée ». Bonnes perspectives En tous les cas, à un mois de la tenue de l'événement, la présentation du programme d'Africa Security Forum réalisée par les organisateurs qui faisaient face à la presse ce 11 septembre, laisse augurer de bonnes perspectives. « Plus de 20 pays du continent africain seront représentés lors de ce forum à des niveaux divers, ministériels, responsables de services de sécurité, directeurs généraux d'organisation étatiques, mais également plus de 30 experts reconnus internationalement venant de différentes régions du monde, Afrique, Europe et Etats Unis et qui ont déjà répondu présent à notre forum », souligne Driss Benomar. Il faut dire que le forum, offrira un cadre idéal pour discuter des questions relatives à la sûreté-sécurité, avec de larges champs d'expertise comme ceux de la défense, de la cyber-défense, de l'intelligence stratégique et de la sécurité industrielle. Selon le Président d'Atlantis, le développement affiché par nombre de pays dans le monde est immanquablement confronté à des problèmes de terrorisme. Ce qui justifie l'urgence de renforcer la sécurité au niveau des frontières et de durcir les contrôles des flux commerciaux et des transports. « Nous sommes dans une conjoncture très importante et nous pensons que ce forum est une initiative nouvelle pour pouvoir échanger les expériences réussies des uns et des autres pour être efficaces à l'avenir », a-t-il estimé. En effet, les problèmes de sécurité nationale et internationale, collective ou individuelle sont actuellement au centre des politiques publiques. La sécurité des Etats est au cœur de cette préoccupation, d'autant plus que leurs frontières font l'objet d'une vigilance accrue. La vague de migrants qui, par centaines de milliers de personnes déferle en direction de l'Europe, en transitant par le Détroit de Gibraltar, les côtes italiennes ou les iles grecques ou à l'intérieur de l'Europe continentale, pose à nouveau le problème de l'accueil des réfugiés et migrants de manière cruciale compte tenu de l'environnement économique de certains pays. Autant les gouvernements et les Etats semblent pris de court depuis quelques semaines, autant il est complexe de poser une réponse immédiate et adaptée à une situation générale éminemment complexe, aussi de par ses effets collatéraux directs ou indirects possibles. « Au moment même où je vous parle, et comme vous le savez, une catastrophe humanitaire se produit aux frontières de l'Europe c'est pourquoi, trois grands sujets ont retenu notre attention et seront débattus par les différents intervenants et invités, à savoir la Sécurité des frontières terrestres et maritimes, des points d'entrées aussi bien Aéroportuaire que Terrestre ; la Gestion de l'identité et les différentes nouvelles technologies qui entourent ces problématiques ; et la sécurité des flux financiers », précise le Président d'Atlantis. Franchissement des frontières Pour Alain Juillet, Président du FITS, co-organisateur de l'événement, la problématique des frontières et de leur maîtrise, interpelle tous les Etats, les gouvernements, la société civile et l'opinion publique. « Faut-il verrouiller les frontières au motif que la vague d'émigration se fait insupportable, ou les garder ouvertes sous peine d'être dépassés par un phénomène auquel on ne sait pas encore donner une réponse juste et adaptée? Comment concilier le devoir humanitaire et la réalité économique et sociale des pays d'accueil?», s'interroge cet ancien directeur du renseignement à la DGSE et Président du Club des directeurs de sécurité des entreprises qui a mis également le doigt sur la question sous-jacente qui concerne les flux financiers qui se font fi, depuis longtemps des frontières nationales et prospèrent souvent dans une illégalité plus qu'inquiétante. « Des mouvements financiers franchissent impunément les frontières en bénéficiant parfois du secret des banques ou de la complaisance des institutions financières. Ils peuvent alimenter ou financer des opérations dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles sont douteuses et délictuelles! Comment organiser la parade à cette propension dévastatrice ? », se demande-t-il encore. Tentant de donner un avant goût sur la troisième thématique du Forum, le Président du FITS attire l'attention sur le fait que les nouvelles technologies sont de plus en plus mises à contribution aussi bien par les réseaux mafieux, que par les pouvoirs publics pour combattre ces derniers. Selon lui, cette problématique renvoie au concept d'identité numérique qui, en principe, demeure inviolable. «Cependant, elle n'est pas à l'abri de manipulations, d'usurpations et de violations à des fins de délit. L'identité numérique sera l'objet de conflit en permanence entre les pouvoirs publics qui s'efforcent de la préserver et la défendre et les groupes malintentionnés, voire mafieux qui s'efforcent de s'en emparer. Elle est aussi source de préoccupation quant au stockage et à l'utilisation de ces données. A l'évidence, elles sont utiles pour la mise en œuvre de mesures générales, recensement, vaccination mais peuvent être utilisées à des fins moins nobles, ainsi que cela a pu être le cas par le passé », dit-il. Pour André Viau, préfet de la République française et ancien Président du FITS, qui justifie le choix du Maroc pour abriter une manifestation de cette envergure par la position géographique du Royaume en tant que pôle d'échange avec l'Afrique et l'Europe et pays le mieux placé pour créer un esprit de sécurité à travers l'Africa Security Forum, « la technologie a tout simplement bouleversé les données de la sécurité ». Autant dire, que ce sont toutes ces interrogations et préoccupations relatives à la sécurité et à la défense qui seront débattues et analysées par une belle brochette de personnalités (voir encadré) dans la capitale économique. A noter, que le fruit de ces débats sera décliné sous forme de recommandations.