Repoussé pour plusieurs raisons, le projet de loi 19-14 relatif à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en investissements financier, a été adopté ce jeudi 10 septembre en Conseil du Gouvernement. Loin encore d'entrer en vigueur, ce projet de loi devrait éclaircir davantage le rôle des principaux acteurs du marché financier, approfondir l'offre du marché en étoffant la palette d'outils financiers de la place de Casablanca, avec l'introduction notamment « des sukuk, des parts et des titres de créances émis par les fonds de placement collectifs en titrisation ». Ainsi, parmi les dispositions phares de ce projet de loi, figure d'abord la création de deux marchés, avec l'introduction d'un nouveau marché « alternatif » dédié aux PME, en sus du marché principal. L'objectif de l'exécutif étant de permettre un plus grand accès au financement aux PME, et d'élargir par là même la taille du marché boursier. C'est dans cette optique également que le projet de loi prévoit d'ouvrir l'accès à la cotation aux compartiments de la bourse de Casablanca aux entreprises étrangères qui ne disposent pas de sièges établis au Maroc, leur offrant le choix d'une cotation en devises ou en dirhams. Des compartiments seront aussi créés, dédiés aux fonds collectifs et les fonds immobiliers. En termes de gouvernance du marché, la bourse de Casablanca verra son rôle renforcé, puisqu'il lui incombera désormais de fixer les conditions techniques de fonctionnement du marché ainsi que les critères d'admission aux compartiments de la place. Il en va de même du rôle de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) qui encadrera, par l'octroi d'une habilitation d'exercice, les activités des conseillers en investissements. Dans l'optique de l'exécutif, l'implémentation de nouveaux outils financiers devrait remédier à l'étroitesse actuelle de l'offre du marché. Pour un banquier d'affaires de la place « c'est bien la demande, celle des particuliers, qu'il faut stimuler pour dynamiser la place ». Or, poursuit de dernier, « tant que l'essentiel de la demande ne provient pas des particuliers, le marché restera étroit, non liquide, et somme toute inintéressant ». « C'est un vrai cercle vicieux, puisque les particuliers ne s'y intéresse pas en masse », conclue-t-il. La marche vers la liquidité de la place est encore longue.