Biens de consommation. L'Afrique sera le nouveau terrain de chasse du groupe Mutandis. Pour ce faire, il espère boucler son opération d'introduction en bourse avant la fin de l'année en cours en vue de lever les fonds nécessaires au financement de cette expansion. PAr Adama Sylla Décidément, le destin de la société d'investissement, Mutandis, reste lié au chiffre 7. « Ce chiffre est magique. Nous avons aujourd'hui sept ans d'existence», lance son fondateur, Adil Douiri. L'ancien ministre du Tourisme qui a dû implicitement faire un rapprochement de ce nombre avec le capital initial de Mutandis (777 millions de DH), annonçait que son holding va rejoindre la Bourse de Casablanca avant la fin de l'année en cours. « C'est décidé depuis la création de Mutandis. Nous disions que le groupe allait s'introduire en bourse après deux ou trois acquisitions. Mais cela a pris plus de temps que prévu », souligne Douiri, lors d'une conférence de presse, tenue ce 11 mai, pour présenter son groupe. « Il y a beaucoup de personnes qui peuvent avoir des perceptions floues sur Mutandis », dit-il. Sept ans après sa création, le groupe industriel qui compte une quinzaine d'investisseurs marocains, espagnols et français de premier plan parmi lesquels Othman Benjelloun, Président du groupe BMCE Bank, CFG Group, Mohamed Ben Thami Tazi, RMA Watanya, Arnela Capital Privado, société espagnole de l'ex-patron de Fadesa, le groupe BCP, Holmarcom, le groupe Zouhair Bennani, s'est fixé un double objectif à travers son introduction en bourse. «L'opération servira la promesse de construire un groupe industriel qui appartient à tout le monde, mais aussi à accélérer l'expansion notamment africaine de Mutandis», souligne Douiri. Mutandis qui a fait le choix de l'industrie, opère notamment dans les secteurs des produits de la mer, des bouteilles pour produits alimentaires, des détergents et de la distribution automobile. «Nos activités sur le marché africain pourraient raisonnablement doubler dans trois ou quatre ans», a-t-il fait savoir. En 2014, les ventes du groupe Mutandis sur le continent, notamment en Mauritanie, au Sénégal et en Côte d'Ivoire, ont totalisé 345 millions de DH, soit 21% du chiffre d'affaires. Les exportations concernent les détergents avec les marques Maxi's et Magix, les produits de la mer (conserve de poissons pélagiques) avec les marques Josiane et Anny et les bouteilles alimentaires pour lesquelles Mutandis est le leader marocain avec une production de plus de 600 millions de bouteilles et 500 millions de bouchons par an et exporte vers les embouteilleurs africains, notamment en Mauritanie, au Cameroun ou en Côte d'Ivoire. Le holding qui a nommé un M. Afrique chargé de dénicher les bonnes affaires sur le continent, veut implanter des usines sur des marchés clés ou racheter des unités existantes. La Mauritanie ouvrira le bal, puisqu'elle va accueillir la première usine du groupe qui y produira des bouteilles alimentaires pour faire face à la forte demande sur ce marché. «C'est le pays où nous sommes avancés. Nous poursuivons les prospections. Mais les secteurs prioritaires seront ceux de l'hygiène et de l'agroalimentaire pour notre développement en Afrique et au Maroc », explique le patron de Mutandis. Qui des autres segments ? «Nous comptons consolider nos positions sur le marché domestique », répond Douiri. A noter qu'en 2014, les quatre pôles d'activités du groupe ont vu chacun leur chiffre d'affaires progresser à deux chiffres. Mutandis qui compte près de 3 000 collaborateurs, a dégagé un résultat net récurrent de 54 millions de DH en amélioration de 39 %. A fin 2014, la dette du groupe totalisait 600 millions de DH. « Celle-ci peut être totalement couverte par notre portefeuille financier non stratégique qui est évalué à 669 millions de DH à la même période », s'empresse de préciser Adil Douiri.