Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan, a présenté hier les principaux déterminants de la perception, par les citoyens, de la qualité de la vie dans leur vécu quotidien issus d'une enquête réalisée par son institution. « Cette enquête a permis d'appréhender les besoins sociaux exprimés par la population elle-même, selon sa propre conception du bien-être et des conditions de son effectivité dans sa vie quotidienne. Elle a permis, également, de disposer de la hiérarchie des dimensions du bien-être établie par la population et de mesurer son niveau de satisfaction à l'égard de sa vie quotidienne dans chacune de ses dimensions », souligne Ahmed Lahlimi Alami. Il ressort de cette étude que les Marocains mettent en avant trois groupes de dimensions : la vie matérielle qui comprend le logement évoqué par 60% des Marocains et le revenu par 45%, le domaine social qui comprend l'emploi pour 43%, la santé pour 32% et l'éducation pour 24% ; et le domaine sociétal, évoqué par 29% et qui inclut la solidarité sociale, la confiance, la vie familiale, culturelle, spirituelle et de loisirs. Ces résultats ont également révélé que près de 30% des marocains déclarent qu'ils sont satisfaits ou très satisfait, 24,4% moyennement satisfaits et 45,7% peu ou pas satisfaits. ... Logement : un taux de satisfaction de 4,7 sur 10 A noter que selon cette enquête, l'indice synthétique des difficultés et affects négatifs éprouvés à l'égard du logement montre que les conditions du logement (qualité et espace de logement, services publics) contribuent à raison de 64% à ces difficultés, suivies par les nuisances du voisinage (26%) et le confort de logement (10%). Dans l'ensemble, le niveau moyen de satisfaction à l'égard du logement est de 4,7 sur 10. Cette moyenne passe de 7,2 pour les personnes n'éprouvant aucun affect négatif à 2,5 pour celles qui en accumulent au moins 10. ...Santé : un niveau de satisfaction de 3,4 sur 10 Dans le domaine de la santé, l'accessibilité et la qualité des services contribuent à hauteur de 81% aux affects négatifs reliés à la santé alors que l'état de santé de la population y contribue à 19%. Cette décomposition reste inchangée selon le milieu de résidence. A l'échelle nationale, le niveau moyen de satisfaction à l'égard des services de santé est de 3,4 sur 10. Cette moyenne baisse de 6,2 pour les personnes n'éprouvant aucun affect négatif à 2,4 pour celles en encourant au moins 8. ...Education : un taux de satisafaction de 4,3 sur 10 Concernant l'éducation, la disponibilité des infrastructures éducatives contribue à raison de 40% à l'ensemble des affects négatifs liés à l'éducation. Cette contribution est de 33% pour les attributs de la qualité de l'enseignement, 15,3% au niveau de la qualité des équipements et 11,8% au niveau de la compétence des enseignants. Le niveau moyen de satisfaction à l'égard de l'éducation est de 4,3 sur 10. Il baisse de 6,4 pour les personnes n'encourant aucun affect à 2,3 pour celles en ayant exprimé au moins 10 parmi les 13 mesurés. ...Travail : un niveau moyen de satisfaction de 4,7 sur 10 Dans le domaine du travail, l'insuffisance du revenu et la faible qualité du système de la retraite constituent les principaux affects négatifs relevés dans le domaine du travail avec une contribution à hauteur de 63%. Le reste d'affects négatifs revient aux conditions du travail avec une contribution à raison de 37%. S'agissant de la satisfaction à l'égard du travail, le niveau moyen de satisfaction est de l'ordre de 4,7 sur 10. Il passe de 7,7 pour les actifs occupés n'éprouvant aucun affect négatif à 3,8 pour ceux en éprouvant au moins 8. Ine fine, selon le HCP, le nombre moyen de difficultés ou d'affects négatifs est de 39,2 sur les 95 attributs de la qualité de vie observés par l'enquête. Par milieu de résidence, cette moyenne est plus élevée en milieu rural, 43, qu'en milieu urbain, 37. Le cumul des difficultés ou d'affects négatifs va de 9 comme nombre minimal à 74 comme nombre maximal. En outre, 50% de la population sont sous l'emprise d'au moins 39 difficultés ou affects négatifs. Ce nombre médian d'affects négatifs est de 36 en milieu urbain contre 42 en milieu rural. « Les 20% de personnes qui jouissent de la meilleure qualité de vie encourent en moyenne 25 difficultés ou affects négatifs, tandis que les 20% de personnes ayant une mauvaise qualité de vie éprouvent en moyenne 55 difficultés ou affects négatifs dans toutes les dimensions du bien-être », précise Lahlimi qui ajoute que les Marocains sont relativement égaux vis-à-vis des difficultés et les affects négatifs cumulés de la qualité de vie. « Ce niveau d'inégalité demeure cependant plus accentué en milieu urbain, 0,166, qu'en milieu rural, 0,126 », dit-il.