Près de 46% de Marocains seraient peu ou pas satisfaits de leur vie. C'est ce qui ressort de l'enquête nationale sur le bien-être, effectuée par la Haut commissariat au plan et dont les résultats ont été présentés cette semaine à Rabat. Lors de la présentation de l'étude par le Haut Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami (au centre). Dans le cadre des travaux du HCP sur le progrès social mesuré par le bien-être et la qualité de vie, une enquête nationale a été réalisée du 30 janvier au 20 février 2012 par le Haut commissariat au plan. Objectif : adapter les approches du bien-être dans des modèles de sociétés et d'économies largement homogènes à une formation sociale en transition, de nature composite. Une situation du sociologue français Emile Durkheim, auteur de plusieurs études notamment sur le suicide, reprise par le HCP lors du point presse du 1er octobre. L'étude a concerné 3 200 personnes âgées de 15 ans et plus, dont 2 080 en milieu urbain. Telle que présentée par le Haut Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, la méthode consistait à remplir des questionnaires « ménage » sur les caractéristiques sociodémographiques de ses membres et ses conditions de vie. Un questionnaire individuel sur le bien-être a ensuite été remis à un adulte par ménage. Une nomenclature des domaines et des facteurs du bien-être a aussi été élaborée et validée sur la base d'une enquête-pilote. Il s'agissait de recueillir auprès de la population des informations sur les dimensions sources de bien-être de la vie, les facteurs du bien-être par dimension, la mesure subjective du bien-être par domaine et le niveau de satisfaction du bien-être. Des chiffres très expressifs ! Ainsi, la moitié des Marocains se sont déclarés « peu ou pas satisfaits » dans le domaine du logement. Le logement qui procure le bien-être reste pour 60% des Marocains un logement personnel. Au niveau professionnel, le degré d'insatisfaction frôle les 64 % pour l'ensemble de la population concernant « le revenu ». Il atteint 74 % parmi les ruraux. Ceux qui se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits représentent 8,5 %, soit un Marocain sur dix. Pour le travail, un peu plus de la moitié de la population active occupée dit ne pas être satisfaite de son emploi. Le reste se partage à parts égales entre satisfaits/très satisfaits et moyennement satisfaits. Les facteurs évoqués par la population sur ce point portent d'abord sur les conditions de travail évoquées par 72%, ensuite sur l'équité dans l'accès à l'emploi et dans la rémunération, par 51% et sur la protection sociale et la retraite par 22%. Vie familiale Toujours selon l'enquête du HCP, la santé semble susciter le plus de mécontents. 8 % seulement en sont satisfaits ou très satisfaits, contre 72% d'insatisfaction. Près de la moitié des Marocains (49%) mettent en avant la gratuité des services comme facteur de bien-être, la proximité des établissements sanitaires est évoquée, ensuite, par 38% d'entre eux (56% parmi les ruraux), la qualité des services de santé qui constitue pour 36% de la population un déterminant de son bien-être dans ce domaine. Vient ensuite l'éducation, avec 55% d'insatisfaits, contre 15% de satisfaits et c'est sur sa qualité que se focalisent les réponses de près de huit Marocains sur dix (78%). Ils sont ensuite près de six sur dix (58%) à faire de la proximité des établissements scolaires une exigence pour leur bien-être dans ce domaine. Par ailleurs, moins d'un Marocain sur cinq (18%) est satisfait de « la vie familiale et l'environnement sociétal ». En revanche, plus de la moitié de la population (54%) se dit insatisfaite et 28% moyennement satisfaits. L'enquête indique que pour huit Marocains sur dix (78%), cet aspect de la vie est conditionné par la solidarité sociale, pour un peu plus des trois quarts (76%) par la disponibilité des infrastructures sociales, culturelles et de loisir et pour six sur dix (56%) par des conditions favorables d'accès aux activités culturelles, spirituelles et de loisir. De bons rapports familiaux et la confiance sont évoqués également par plus du quart (27%) de la population. Enfin, la vie culturelle et le loisir sont pour près de 7 Marocains sur dix (68%) pas satisfaisants. Toutefois, 13% seulement des Marocains se sont déclarés satisfaits ou même très satisfaits. La prochaine étape de l'enquête nationale sur le bien-être portera sur les attentes réelles des citoyens par rapport aux politiques publiques. Un volet qui sera présenté prochainement nous dit le HCP. * Tweet * *