L'égyptien Pioneers n'entrera pas dans le capital de Finergy. Cette société de Bourse, qui a bâti sa notoriété en portant à la cote des PME marocaines, veut s'ouvrir à de nouveaux métiers de la finance. Un repositionnement est en vue. C'est terminé. Le mémorandum d'entente signé entre Finergy et le groupe égyptien Pioneers n'a pas abouti. Après des mois de négociations, le scénario de cession de la société de bourse a été finalement abandonné par la famille Benjelloun, propriétaire du groupe Forafric. «Les Egyptiens ont demandé un délai supplémentaire pour pouvoir décider de la voie à emprunter, leurs interlocuteurs marocains s'y sont opposés», déclare une source proche du dossier. En effet, depuis quelques mois, les rumeurs vont bon train sur l'éventuelle renonciation au projet de changement du tour de table au profit de Pioneers, à cause notamment de la crise économique mondiale qui n'a pas manqué de faire capoter des projets de partenariats similaires dans le monde. Les Egyptiens avaient déjà sollicité un premier délai de réflexion, demande à laquelle les actionnaires de Finergy avaient répondu favorablement. Ils ont changé de posture à la deuxième demande du genre, prenant la surprenante décision de rester dans le capital et de renforcer la société de Bourse. Pour cela, la première étape a été de nommer un nouveau PDG : Abdelhak Errakhmi (photo) qui a occupé, entre autres, par le passé, le poste de directeur général de Wafa Gestion. En gros, c'est un homme rompu aux métiers de la Bourse et de la finance en général, qui a aujourd'hui la charge d'imposer Finergy en tant qu'acteur majeur dans son secteur d'intervention. Repositionnement en cours La nouvelle stratégie qui sera mise en place envisage un repositionnement de Finergy. Selon Abdelhak Errakhmi, «le champ de compétence sera élargi. Un projet d'expansion vers de nouveaux métiers est à l'ordre du jour». Une rupture est-elle en vue ? Finergy compte sept ans d'existence. Il serait mal raisonné de remettre le compteur à zéro au lieu de construire sur les acquis de l'entreprise, mais tout en développant des activités nouvelles tel le conseil en placement, l'accompagnement en amont et en aval à l'introduction en bourse… L'asset management (gestion d'actifs) constituera en effet l'une des nouvelles activités phares de la société, voire l'un de ses axes de développement. Des changements de fond qui seront aussi accompagnés par des changements qui s'opéreront au niveau de la forme. Dans quelques semaines, Finergy emménagera dans son nouveau siège social situé à proximité de la clinique Val d'Anfa (Casablanca). Il est en outre prévu de renforcer les ressources humaines de l'entreprise, tous métiers confondus. «Nous avons une équipe qui constitue le noyau dur de Finergy, mais que nous allons étoffer en recrutant de nouveaux profils», affirme M. Errakhmi. En gros, les projets de Finergy ne manquent pas d'ambition, et nécessitent des moyens financiers importants. Un point sur lequel le nouveau PDG refuse de s'étaler. «Je ne peux pas vous donner de chiffres pour le moment», se contente-t-il de déclarer. Ce qui est sûr, c'est que la famille Benjelloun ne compte pas mener l'aventure sans des investisseurs de gros calibre. L'abandon de la piste Pioneers ne signifie pas faire cavalier seul. En effet, Houcine Benjelloun serait en pourparlers avec des investisseurs pour les accueillir dans le tour de table de Finergy. Leur identité est gardée jalousement secrète tant qu'aucune décision finale n'est encore prise.