Infrastructures terrestres, santé et hygiène, infrastructures sanitaires, ressources naturelles… Le dernier rapport du Forum économique mondial (FEM) sur la compétitivité de l'industrie du tourisme et du voyage dans le monde pour 2009 a épinglé le Maroc sur des domaines d'attractivité du secteur touristique. Mais les institutionnels et les professionnels rejettent les conclusions de cette étude. Décidemment, le dernier rapport du Forum Economique Mondial (FEM) sur la compétitivité de l'industrie du tourisme et du voyage dans le monde pour 2009, intitulé cette année « La gestion en temps de turbulences », reste en travers de la gorge des institutionnels marocains. Ces derniers contestent les chiffres. En effet, cette deuxième étude du genre classe le Maroc à la 67e place sur 133 pays, soit 10 places de perdues par rapport à l'année dernière. Du coup, la destination se positionne, selon le rapport, juste derrière l'Egypte (66e) et loin derrière la Tunisie, qui arrive 44e (dégringolant aussi de 5 places). Du côté du ministère du Tourisme, on rejette les conclusions de cette étude et affirme que les critères de rating de ce rapport ne sont pas du tout fiables. « Concernant le Maroc, ce rapport recourt, dans certains cas, à des statistiques anciennes. C'est le cas par exemple des statistiques retenues pour la variable sur la liberté du ciel qui se réfèrent à l'année 2005. Le résultat est que le classement du Maroc à la 54ème place sur cette rubrique ne prend pas en considération l'impact de l'accord «open sky» conclu avec l'Union européenne sur la liberté du ciel, entré en vigueur en 2006. Il en est de même pour l'infrastructure téléphonique et l'usage d'Internet pour lesquels le rapport recourt aux statistiques de l'année 2004 », dit-on. L'étude a été établie selon 14 critères d'évaluation, entre autres les politiques et réglementations, le développement environnemental durable, la sécurité, la santé et l'hygiène, la priorité accordée aux voyages et au tourisme, les infrastructures de transport aérien, les infrastructures touristiques, les infrastructures terrestres, les ressources humaines… Les points noirs relevés par la FEM Sur le registre des infrastructures terrestres, par exemple, le Maroc obtient une note de 67 points pour se hisser au 95ème rang sur les 133 destinations étudiées. Il faut dire que les routes meurtrières qui ont emporté avec elles beaucoup de touristes ont pesé lourd dans le décompte final. C'est le cas également du critère de rating relatif à la santé et à l'hygiène, pour lequel la destination ne s'est pas tirée d'affaires dans ce rapport. Idem pour ce qui est de l'accès aux infrastructures sanitaires. Ici également, le Maroc est mal classé, 74ème. Les experts du Forum économique mondial épinglent la destination aussi au niveau de la disponibilité en lits d'hôpital, en le classant à la 100ème place sur 130 pays. Ce qui pourrait surprendre dans ce rapport, c'est surtout le classement du Maroc en termes d'infrastructures touristiques, surtout quand on constate le nombre de projets touristiques lancés aux quatre coins du Royaume. En effet, le rapport situe le pays au 72ème rang. Le Maroc a aussi affiché de faibles résultats quant à la qualité des ressources naturelles, culturelles et humaines (-20). Toutefois, il déploie, selon le FEM, des efforts considérables pour le développement du tourisme comme secteur prioritaire dans la politique économique nationale (23ème). Il est également reconnu pour le nombre de sites culturels reconnus patrimoine mondial (19ème). Le Royaume bénéficie, en outre, d'un régime favorable d'octroi de visas (27ème) et de la facilité de création d'entreprises (22ème). Ces efforts sont étayés par l'efficacité en matière de marketing de destination ainsi que par le développement durable au niveau de l'industrie des voyages et du tourisme (10ème). Dans le but d'améliorer davantage la compétitivité de ce secteur, le Maroc devrait, selon le rapport du FEM, déployer des efforts pour améliorer les niveaux de santé et d'hygiène, moderniser le système éducatif et apporter les réformes nécessaires quant au développement de l'infrastructure du transport aérien et des technologies de l'information et de la communication. Au-delà, c'est la Suisse qui prend la tête du classement général. Dans la région du Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA), c'est l'Etat des Emirats Arabes Unis qui prend la tête du peloton, surclassant la Tunisie et Israël. Dans le classement portant sur les pays MENA et l'Afrique, la Tunisie occupe la 6e position, devancée par les EAU, Israël, le Qatar, l'île Maurice et Bahreïn. Selon les experts du Forum économique mondial, en dépit de la crise économique, de la flambée des prix du pétrole et des craintes liées au terrorisme international, l'industrie du voyage et du tourisme dans le monde constitue une part essentielle de l'économie mondiale. Tel est le constat établi par ce rapport sur la compétitivité dans le secteur du voyage et du tourisme pour 2009.