La dématérialisation des échanges interbancaires devrait permettre de simplifier les procédures, de réduire les délais de règlement et par induction, d'aider à l'extension de la bancarisation dans le Royaume. Le 6 mars dernier, le paysage bancaire marocain a connu l'ultime étape de la dématérialisation des transactions interbancaires. L'échange interbancaire dématérialisé des prélèvements est enfin opérationnel, après la dématérialisation des transferts électroniques de virements en 2005 et l'échange des images de chèques en 2007. Puis surtout, l'échange interbancaire dématérialisé de la lettre de change en 2008. Le processus connaît enfin son parachèvement par cette ultime étape. Les différentes parties prenantes de ce processus de dématérialisation, à savoir Bank Al Maghrib, le groupement professionnel des banques marocaines, la trésorerie générale et même Barid Al Maghrib, ont fortuitement collaboré pour cette mise à niveau nécessaire. En ligne de mire, la modernisation du système bancaire, qui passe donc obligatoirement par la dématérialisation des instruments de paiements de masse. Une modernisation qui vient à point nommé dans le contexte actuel. Ainsi, elle est le moyen le plus efficace d'étendre la bancarisation dans le royaume. Le niveau de celle-ci reste très limité, surtout au regard des taux de bancarisation enregistrés dans les pays développés. «Le système bancaire marocain fait office de benchmark dans la région», aime marteler le gouverneur de la banque centrale. Abdelatif Jouahri a donc œuvré, en joignant les opérateurs du secteur à la réflexion et à la mise en place, dans le sens de la dématérialisation et par ricochet de la modernisation du système. Car comme tout benchmark qui se respecte, notre système bancaire se projette vers l'avant. Il s'agit d'abord de normaliser les valeurs et d'automatiser les échanges. Optimisation de la trésorerie Par cet effort d'uniformisation dans le secteur, nos institutions financières réduisent leurs délais de règlement. L'impact est certain, puisqu'il permet d'optimiser la trésorerie des intervenants. Une opportunité non négligeable par les temps qui courent. La fin des échanges physiques des valeurs permet de centraliser les traitements et d'unifier les délais à deux jours. Cela n'ajoute que plus de crédibilité aux moyens de paiement et contribuera indéniablement à leurs succès. Un autre volet se voit renforcé par ricochet à travers la dématérialisation des échanges interbancaires. Il concerne la sécurité. En effet, ce processus en cours sur tout le territoire national permet de mieux sécuriser les échanges. En tout cas, mieux que si ceux-ci restaient purement physiques. La sécurité est d'ailleurs un des axes de travail dans le processus de modernisation initié par Bank Al Maghrib. Comme quoi viser un objectif permet de s'approcher des autres quand les lignes cadres sont bien tracées. Le travail de l'association pour un système marocain de télé compensation porte ses fruits. Les procédures et les circuits de traitement des valeurs se voient considérablement simplifiés. Une donne qui permet à notre système bancaire de se mettre au diapason des normes internationales de sécurité et d'efficience en vigueur. Les Marocains doivent donc dorénavant se faire à la généralisation des moyens de paiement scripturaux dans leurs transactions. Et bien leur en prendra, car cela ne rendra les choses que plus fluides. Encore faut-il que nos banques, qui ont contribué fortement à ce processus, accompagnent le mouvement à travers leurs propres systèmes d'informations respectifs. Il ne s'agit nullement que cette étape importante soit gâchée par des bugs informatiques ou autres problèmes techniques. Les dés sont lancés, à nos banques d'être au niveau de leurs ambitions.