Qui vend et qui achète ? Certes, le baromètre de transmission des entreprises familiales, lancé il y a quelques jours, n'apportera pas de réponse à cette question. Mais il donnera les nouvelles tendances sur un sujet quasi-tabou jusque-là... Un sujet tabou qu'est celui de la transmission dans les entreprises familiales. Pourtant, dès avril 2009, un baromètre semestriel sera lancé pour démystifier la question et en élucider les dernières tendances. Si un tel exercice est tout nouveau au Maroc, en Europe ou aux Etats-Unis, les choses ont atteint un tel degré de maturité que des sites dédiés entièrement à la transmission et à la mise en relation entre cédants et vendeurs ne peinent aucunement à rentabiliser leur business. Une étape que le trio initiateur du baromètre (BDO Jiwar, C&O Marketing et l'ANMPE) visent à terme. Mais pour le moment, la première phase consiste à « établir une cartographie des entreprises potentiellement transmissibles», lance Zakaria Fahim, associé-gérant au cabinet BDO Jiwar. Une finalité en soi ? Non, puisque l'association de l'ANPME à ce processus répond aussi à un besoin de réfléchir aux actions à mettre en place pour faciliter la transmission des entreprises familiales. «Dans le cadre de notre travail de conseil, il nous arrive souvent d'avoir affaire à des patrons d'entreprises qui veulent prendre leur retraite mais qui butent face cette problématique de transmission», témoigne Latifa Echihabi, DG de l'ANPME (Agence Nationale de la PME). Et d'ajouter sur une note d'enthousiasme : «mon souhait c'est qu'un jour, ce baromètre puisse se décliner en une bourse de cession et de reprise des entreprises». Encore faut-il que les entreprises ciblées acceptent de décliner leur identité, vu que l'un des principes fondamentaux du baromètre en question est basé justement sur l'anonymat. Un benchmark est prévu On ne saura donc pas qui ils sont, mais on saura dans les détails à quoi ils ressemblent. La constitution de l'échantillon et le recrutement des sondés devront débuter dans un mois et demi, soit au terme de la réalisation de l'étude documentaire et de l'élaboration des supports de l'enquête. Cette dernière « est plus qualitative que quantitative », tient à préciser Abdallah Omari, directeur associé du cabinet C&O. C'est ce qui explique que l'échantillon en question ne soit pas très large : 25 cédants et autant de repreneurs récents. En parallèle à ce premier échantillon, 100 cédants potentiels seront sondés. «In fine, nous allons pouvoir disposer d'informations assez pointues sur le profil des acteurs de la transmission d'un côté comme de l'autre et de mieux cerner les motivations de chacun d'eux. Nous pourrons aussi identifier les canaux et les moyens utilisés pour chaque partie afin de dénicher le partenaire recherché», ajoute Abdel Wahab Chaoui, directeur associé au même cabinet. Des déductions pourront en être tirées. En effet, le parcours de chaque entreprise donnera aux enquêteurs une idée sur les contraintes auxquelles se heurte l'opération de transmission et permettra de mieux concevoir les actions d'accompagnement à mettre en place. Un benchmark sera fait, qui sera comparé à des pays comme l'Egypte, la Turquie, la Tunisie, la France ou encore la Hollande pour réfléchir à des axes d'amélioration des dispositifs appliqués aujourd'hui à la transmission d'entreprises au Maroc.