Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom. C'est ce mardi 22 avril que s'est tenue l'Assemblée générale annuelle d'Itissalat Al Maghrib à son siège à Rabat. «Ambiance détendue et climat plutôt serein a caractérisé ce rendez-vous annuel du leader du secteur des télécoms», selon certains actionnaires joints à la sortie de l'AGO 2014. La sérénité du management de Maroc Telecom s'explique surtout par la bonne croissance dont bénéficient les filiales africaines plutôt que par l'évolution de l'activité au Maroc. En effet, les comptes qui étaient soumis à l'approbation de l'AGO font état d'une croissance de 9,5% du chiffre d'affaires des filiales. Et il s'agit d'une croissance rentable, c'est-à-dire accompagnée d'une nette progression des résultats. Ainsi, sur le total de 28,6 milliards de dirhams du groupe, les filiales en Mauritanie, Burkina Faso, Mali et Gabon, ont généré quelque 7,7 milliards de dirhams contre 7,1 milliards de dirhams en 2012. Cela leur permet de dégager un résultat d'exploitation de 2,4 milliards de dirhams, contre 1,6 milliard en 2012. De plus, cette croissance est constatée dans l'ensemble des pays où Maroc Telecom est présent, à commencer par la Mauritanie. A fin décembre 2013, les activités chez le voisin du Sud ont généré un chiffre d'affaires de 1,48 milliard de dirham, en hausse de 7,4% à taux de change flottant. Mais, concrètement en Ouguiya, la hausse a été beaucoup plus forte, atteignant 9,4%. Cette belle progression s'explique par le bon comportement du mobile dont le chiffre d'affaires à taux de change flottant est en amélioration de 7,9% grâce à l'augmentation de 24% de l'usage sortant des clients de Mauritel. Cette belle performance a été enregistrée malgré une baisse de 7% du parc mobile qui s'établit à 1,87 million de clients. Il faut dire qu'en Mauritanie, il y a une intensification de la concurrence sur ce segment. Le parc fixe et l'internet sont en croissance sur 12 mois de 2,5% et 6,8% respectivement. Au Burkina Faso, c'est le même constat. Les activités y ont généré en 2013 un chiffre d'affaires de 2,21 milliards de dirhams, en hausse de 7,0% par rapport à 2012, porté par la croissance soutenue des services mobiles dont le chiffre d'affaires progresse de 9,0% et ceci, grâce à la croissance du parc mobile en progression de 20%. Le parc fixe, à près de 94 000 clients, est en décroissance de 33,5% en raison de la fiabilisation du parc CDMA opérée en mars 2013. De même, le parc Internet recule de 17,3% en un an, à près de 25 000 clients. Au Gabon, le chiffre d'affaires s'est établi en 2013 à 1,48 milliard de dirhams, en hausse de 14,5% par rapport à 2012, tiré une fois de plus par le mobile. Ainsi, les revenus des services mobiles connaissent une hausse de 28,5% tirée par un parc qui ne cesse de croître, enregistrant une progression de 33,9%. Au Gabon, Maroc Telecom doit ce succès à une bonne politique tarifaire. Et contrairement au Burkina Faso, les parcs fixe et internet renouent avec la croissance grâce à l'enrichissement des offres, notamment la gratuité fixe à fixe et le doublement gratuit des débits Internet. Enfin, au Mali, le chiffre d'affaires généré en 2013 par la filiale de Maroc Telecom a augmenté de 9,7% par rapport à 2012, pour s'établir à 2,66 milliards de dirhams. Et comme partout, c'est encore le mobile qui est à l'origine de cette performance avec des revenus qui progressent de 11,1%, tirée par un parc en plein boom, puisqu'il a progressé de 48%. En fin de compte, partout sur le continent, les filiales sont dans la position dans laquelle se trouvait la maison-mère, il y a quelques années. On est un peu loin de l'évolution de l'activité au Maroc. Puisqu'en effet, cette année, malgré cette forte croissance des filiales, le groupe a tout de même vu son chiffre d'affaires reculer de 4,3% à 28,56 milliards de dirhams. De plus, un contrôle est mal tombé et a fait reculer sa capacité bénéficiaire de 17,4% à 5,5 milliards de dirhams. n