Un juge Egyptien vient de battre tous les records. Il a prononcé 529 condamnations à mort. Les accusés qui manifestaient contre le coup d'Etat auraient attaqué un poste de police causant la mort de trois agents. Six cents autres comparaissent pour le même chef d'inculpation et devraient donc les suivre à l'échafaud. Rappelons juste que la majorité des policiers présents à ce poste sont sortis indemnes. S'ils avaient en face des centaines de personnes, décidées à les assassiner, on peut logiquement imaginer que le nombre de victimes aurait été plus important. Lors des deux procès, la défense s'est retirée pour protester contre le déroulement, l'irrespect des droits des accusés. La justice Egyptienne dévoile un visage hideux depuis le coup d'Etat. Les étudiants sont condamnés à des peines dépassant 15 ans de prison juste pour avoir manifesté. Les avocats dénoncent, systématiquement une justice expéditive et les jugements leur donnent raison. Les militants des droits de l'homme au Maroc feraient honneur à leur combat en s'inscrivant dans le mouvement de dénonciation mondial. L'ONU a qualifié les jugements de violation des droits fondamentaux. Il faut se rendre compte que la responsabilité des accusés a été jugée égale pour tous et établie par le seul fait de leur présence à ce qui n'était qu'une manifestation contre le renversement de Morsi. Abdelfattah Sissi ne propose qu'une seule issue : l'éradication par la violence, les juges lui prêtant main forte et surtout une couverture légale. Il faut être fou pour ne pas voir dans cette attitude un appel au terrorisme, qui cette fois-ci n'est qu'une contre-violence, ce qui peut le justifier aux yeux des soutiens des Islamistes. Cette dérive paraît irréversible, aucune des deux parties n'acceptant un deal. Les frères musulmans savent très bien que le retour de Morsi est impossible, qu'ils n'ont pas les moyens de faire tomber le régime militaire, mais continuent d'envoyer leurs militants à l'abattoir. Le dictateur Sissi, bientôt plébiscité dit publiquement vouloir en finir avec la confrérie. Il a d'ailleurs dissous toutes les associations, y compris caritatives, dirigées par les islamistes. Même Nasser, n'avait pas usé de tant de violences contre les Islamistes. L'Egypte est le grand perdant, sa révolution a accouché d'une dictature monstrueuse et d'une justice aux ordres. Les jeunes ont appris à leurs dépens qu'il ne faut jamais pactiser avec le diable.