Ce n'est pas pour vous déprimer, mais la réalité est dure à supporter. On ramène tous les conflits aux extrémismes, à l'aspect religieux. Ce que l'on a désigné comme le monde arabe est en déconfiture, l'Afrique subsaharienne revendique une nouvelle colonisation, l'Ukraine est à feu et à sang, mais tout cela n'est que de l'écume. Ce qui se passe réellement , c'est une crise de civilisation, Fukuyama et sa fin de l'histoire,Samuel Huntington avec son fameux livre »Le Choc des civilisations », sont des charlatans démentis par l'histoire. C'est Davos, le rendez vous des riches parmi les riches, qui ouvre la voie à une autre lecture. Depuis la crise de 2008, les riches sont moins nombreux, mais plus riches et les pauvres plus nombreux et plongés dans la précarité. Des tendances opulistes prennent de la place. Quelle surprise ! La Chine va occuper la première place économique dans quelques semestres, grâce à un régime dictatorial et à un salaire de 500 dh pour 50 heures de travail hebdomadaire. L'Inde a une classe moyenne de 300 millions d'habitants, mais chaque jour, des centaines d'Indiens meurent de faim. En Europe, ils découvrent enfin, que la désindustrialisation est une réalité et que le taux de croissance n'est pas significatif en lui-même. La sociale démocratie européenne, Hollande en exemple, fait chaque jour des gâteries au Grand Capital, mais la courbe du chômage ne s'inverse pas. Le Capital transnational ira toujours chercher les plus – values les plus juteuses là ou elles sont. "Socialisme ou barbarie" nous y sommes. Les politiques n'ont plus aucun pouvoir face aux multinationales. Les systèmes de prévoyances sociales les plus solides chancellent, les démocraties les plus établies sont en butte à un vrai problème. Parce qu'elles sont impuissantes, la démocratie représentative est honnie. L'aspiration égalitaire et l'aspiration libertaire ont guidé le progrès de la civilisation. Parce qu'on l'a oublié, la première est sensible aux appels liberticides comme humanitaires, sanguins. "La mondialisation heureuse" d'Alain Minc, grosse bêtise d'un inculte hyper médiatisé, se transforme en chaos absolu. Et si on réinventait l'humain ?