Le XIXe siècle est la période où un nouveau phénomène fait basculer le monde de l'économie : les « rendements décroissants ». Il s'agissait d'augmenter les moyens de production, ce qui a entraîné, contre toute attente, la baisse de la productivité de chaque facteur (le travail, le capital, etc.). Ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que le progrès technique devient l'outil essentiel de la croissance économique. Ainsi, les nations qui maîtrisent ces nouvelles technologies deviennent des puissances économiques dominantes. À une époque où tout reposait sur la force physique, et ajoutons à cela l'accroissement des populations, l'augmentation des moyens de production semblait être la seule alternative. Cela a, au contraire, créé une baisse de la productivité des facteurs de production (le travail et le capital), donnant naissance aux « rendements décroissants ». Lire aussi | Le Marrakech Air Show 2024 placé sous le signe de l'excellence et de l'innovation Cependant, grâce aux avancées de la recherche, l'économie a été transformée et marquée par l'avènement du progrès technique. Ces innovations technologiques, qui sont le produit de l'activité économique, se positionnent comme le levier primordial de la croissance économique. C'est ainsi que Paul Romer, Prix Nobel d'économie pour ses travaux sur la « théorie de la croissance endogène », affirme : « Le progrès technique n'a rien de hasardeux ni d'extérieur à l'économie, il est produit par l'activité économique elle-même. Le progrès provient de la recherche, et c'est seulement lorsque les chercheurs sont convaincus de la rentabilité de leurs recherches qu'ils se lancent dans cette activité. Le progrès technique a donc besoin d'un cadre précis pour se transformer en croissance, et cette croissance favorisera à son tour la recherche. » Il ajoute : « Le progrès technique n'a rien de hasardeux ni de miraculeux, c'est le fruit d'un calcul économique rationnel de la part des individus. » Aujourd'hui, pour certains pays moins avancés dans le domaine technologique, la recherche économique rentable n'est plus une option, mais une nécessité. Quant aux grandes puissances, à savoir les Etats-Unis, la Chine, et l'Union européenne, l'heure est à une réelle compétitivité. Chaque pays est engagé dans une dynamique fulgurante en termes de technologie et d'innovation. Rappelons que la phrase du président russe au Forum économique de Saint-Pétersbourg a été pour beaucoup d'observateurs un signal fort de la course à l'innovation. « Qui dominera l'IA dominera le monde », alertait Vladimir Poutine. L'indice mondial de l'innovation publié récemment donne le ton. Dans le classement, on retrouve la Suisse à la première place, la Suède à la deuxième place et les Etats-Unis à la troisième place. Le Maroc à la 66e place Selon le rapport, l'Arabie saoudite (47e) et le Qatar (49e) progressent d'une place chacun, consolidant ainsi leur position parmi les 50 premiers. La Géorgie grimpe à la 57e place, suivie de l'Arménie (63e) et du Maroc (66e). En détail, le Maroc occupe le premier rang mondial pour les dessins et modèles industriels et se classe parmi les 30 premiers pour les dépenses en matière d'éducation, le taux d'actifs incorporels, la formation brute de capital, l'industrie manufacturière de haute technologie et les marques. Sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a lancé de nombreux projets stratégiques visant à renforcer sa compétitivité sur la scène mondiale, témoignant ainsi de son engagement envers l'innovation et la protection de la propriété intellectuelle. Dans l'Indice de Compétitivité Mondiale 2023 du Forum Economique Mondial, le Royaume met en avant ses efforts continus pour former sa jeunesse et améliorer son système éducatif. Lire aussi | Lancement du programme « R&D Maroc 60 startups » pour soutenir l'innovation Le rapport sur l'innovation et l'entrepreneuriat de la Banque Africaine de Développement (BAD) souligne les investissements significatifs du Maroc dans l'industrie manufacturière de haute technologie, contribuant à la création d'emplois et à la diversification de l'économie nationale. La stratégie nationale « Industrie 4.0 » vise à transformer le secteur industriel grâce à des technologies avancées et à renforcer la recherche et le développement (R&D). Cette initiative ambitionne de positionner le Maroc comme un hub régional pour l'innovation technologique, en capitalisant sur le dynamisme de sa jeunesse et ses ressources naturelles. Ces avancées, soutenues par les aspirations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, font du Maroc un acteur clé sur la scène internationale, commente Majid Taharast, Regional Manager et Partner Alliance chez Sectigo. De son côté, Omar Benmoussa, Expert en IT chez Malten Africa, déclare : « Dans un contexte où la transformation digitale et l'innovation technologique sont des piliers de la croissance, ces nations démontrent leur capacité à s'adapter et à investir dans les infrastructures numériques et la R&D. Le Maroc, de son côté, continue d'impressionner par sa performance dans les secteurs liés à la propriété intellectuelle et à l'éducation. Classé 66e au niveau mondial, il se distingue notamment en occupant la première place mondiale pour les dessins et modèles industriels. Cette reconnaissance souligne la capacité du pays à encourager la créativité et l'innovation dans les industries manufacturières et de haute technologie. De plus, le Maroc se positionne parmi les 30 premiers pour les dépenses en éducation, le taux d'actifs incorporels, ainsi que pour la formation brute de capital et les marques, confirmant ainsi son engagement à renforcer son capital humain et son tissu industriel. Lire aussi | Startups, emplois, subventions... ce que promet la stratégie « Digital Morocco 2030 » lancée mercredi par le gouvernement Ces résultats témoignent de la stratégie proactive adoptée par le Royaume pour s'intégrer pleinement dans l'économie mondiale de la connaissance. En investissant dans des secteurs clés comme l'éducation, la technologie et les industries créatives, le Maroc consolide son rôle de leader régional tout en ouvrant la voie à une plus grande compétitivité à l'échelle internationale. L'essor des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) dans les classements mondiaux de l'innovation illustre un basculement vers une économie basée sur la connaissance et les technologies de pointe. Leurs investissements continus dans les infrastructures digitales et la formation sont la clé de cette transformation durable. » Rappelons que Maurice (55e) est en tête de la région, suivi par l'Afrique du Sud (69e), le Botswana (87e), Cabo Verde (90e) et le Sénégal (92e). Huit économies de la région progressent dans le classement de l'Indice mondial de l'innovation, à savoir Maurice, Cabo Verde, le Sénégal, le Kenya (96e), la Zambie (116e), le Bénin (119e), la Mauritanie (126e) et le Burundi (127e).