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L'Egyptien Ahmed Wadi arrive au Maroc avec sa tontine « Daret » en ligne
Publié dans Challenge le 14 - 07 - 2024

Après le succès enregistrée dans son pays par sa plateforme spécialisée dans les services financiers digitalisés, et surtout la tontine plus connue sous le nom de « gam'eya » en Egypte, Ahmed Wadi fait le pari de digitaliser la Daret ou Darte traditionnelle, la tontine à la marocaine. Il est en train de faire les dernières démarches auprès des autorités bancaires et financières marocaines pour implanter sa fintech Money Fellow dans le Royaume.
Beaucoup de Marocains utilisent des Associations Rotatives d'Epargne et de Crédit (ROSCA) pour des économies informelles, représentant un flux annuel estimé de 40 milliards de DH, soit l'équivalent de 28 % des économies collectées par les banques dans le pays. Selon Bank Al Maghrib (BAM), 26% des Marocains optent pour des solutions de financement, dont 88% ont recours à des services informels, notamment le Daret (Darte) ou la tontine à la marocaine. Il s'agit d'un mode d'épargne non sécurisé, mais aussi d'un phénomène qui empêche l'intégration des liquidités dans le système bancaire et économique.
Cette manne est aujourd'hui dans le viseur d'Ahmed Wadi. Le fondateur et PDG de la startup Money Fellows est en train de faire les dernières démarches auprès des autorités bancaires et financières marocaines pour implanter sa fintech spécialisée dans les services financiers digitalisés, et surtout la tontine plus connue sous le nom de « gam'eya » en Egypte ou encore de Daret ou Darte au Maroc.
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Pour rappel, la daret traditionnelle que tous les Marocains connaissent est un système de crédit mutuel est simple. Un groupe de personnes se met d'accord pour cotiser une somme fixée pendant une durée également déterminée. Chaque mois, une des personnes empoche la mise. L'opération peut être déclenchée à tout moment, souvent à l'initiative d'une personne qui a besoin d'un financement ou tout simplement, quand c'est une routine installée, une personne fiable, de bonne réputation et surtout solvable.
Trois éléments sont fixés avant de lancer l'opération. Le montant des mensualités, la durée de l'opération et l'ordre de versement des sommes misées par les bénéficiaires. Ce dernier point étant fixé grâce au tirage au sort, mais des membres peuvent, s'ils le veulent, céder leur tour à d'autres dont le besoin en argent est plus pressant.
Si cette pratique n'a rien de nouveau, Money Fellows a fait le pari de digitaliser au Maroc cette activité d'épargne communautaire. A noter aussi que la digitalisation du fonctionnement de ce mécanisme de financement n'est pas nouvelle. Dans beaucoup de pays, les participants à ce type d'activités se sont mis au digital, avec des contributions reçues par le mobile money ou des virements bancaires.
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Mais avec Money Fellows, la tontine n'est plus un simple outil de cohésion sociale, associé à des bénéfices d'épargne ou d'assistance mutuelle. Elle devient un produit financier. Selon des informations disponibles sur son site internet, les utilisateurs qui accèdent à la plateforme ont juste à choisir le ou les groupes où ils souhaitent être contributeurs. Ce choix est opéré non pas sur la base de la relation de confiance entre les membres, mais d'avantage sur la base des possibles gains qu'il y a à tirer dans tel ou tel groupe de contribution. Money Fellows se charge de garantir la fiabilité et la crédibilité des participants. Que gagne la startup ? En Egypte, elle facture aux utilisateurs de son application qui choisissent ses premiers spots des frais de service uniques de 6%. À mesure que de plus en plus de personnes rejoignent les cercles, les utilisateurs sont facturés à un pourcentage inférieur.
Contacté, Ahmed Wadi ne souhaite pas donner de détails sur la future implantation de sa plateforme sur le marché marocain. Dans son pays, son application, accessible à un vaste nombre d'utilisateurs égyptiens, facilite l'accès à des cercles d'épargne. Money Fellows revendique aujourd'hui 4,7 millions d'utilisateurs et indique que jusqu'à 7 % de ce nombre représente des personnes qui contribuent sur une base mensuelle.
Il y a quelques mois, cette plateforme égyptienne d'épargne et de crédit aux particuliers, qui digitalise les cercles d'épargne collectifs, a levé 31 millions de dollars lors d'un deuxième tour mené par l'allemand CommerzVentures, le dubaïote Middle East Venture Partners (MEVP), et le koweïtien Arzan Venture Capital, qui a vu également la participation du sud-africain Invenfin, du koweïtien National Investment Company (NIC) ainsi que les investisseurs historiques Sawari Ventures, et les américains 4DX et P1 Ventures. Son objectif : utiliser ces nouvelles ressources pour accélérer sa croissance en diversifiant son portefeuille de services et en étendant son offre sur les segments B2C et B2B, ainsi que son expansion géographique en Afrique et en Asie. Ainsi, le Maroc sera la première destination Money Fellows sur l'international.
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Si l'entreprise parvient à rendre la « tontine » plus accessible et dans une certaine mesure plus efficace, son produit pourrait dans le temps détruire les fondamentaux sociaux de cette pratique. Contrairement à la pratique de base, la solution digitalisée ne permet pas de se réunir autour d'un repas et de discuter des affaires de la communauté. Cependant, la tontine à la marocaine, comme tout système de financement d'ailleurs, peut connaître des incidents de paiement. Même si dans l'écrasante majorité des cas, les impayés quand ils surviennent ne sont pas le fait de la mauvaise foi.
Pour un expert marocain de la fintech, le challenge de Money Fellows sera de mettre en œuvre un mécanisme incitatif engageant les Marocains à honorer systématiquement leurs contributions au sein du cercle financier, afin de prévenir tout défaut de paiement. « Pour numériser le modèle de la tontine daret au Maroc, il est essentiel de prendre en considération les contraintes, telles que la réticence des Marocains à effectuer des paiements en ligne, et de prévenir les défauts de paiement. Des alternatives, telles que la mise en place d'agents physiques, pourraient être envisagées pour vérifier la situation des personnes souhaitant intégrer la daret numérique et analyser attentivement leur solvabilité », commente-t-il.


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