Le gouvernement fédéral canadien vient d'annoncer une mesure visant à limiter à une durée de deux ans la validité des permis d'études internationaux, en réponse à la crise du logement qui sévit dans le pays. Le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a expliqué que cette initiative était une réponse aux préoccupations croissantes liées à l'impact des étudiants internationaux sur le marché immobilier, révèle CBC News. Chaque province et territoire se verra allouer une part des permis en fonction de sa population, dans le but de réaliser des réductions significatives dans les régions où la croissance de la population étudiante internationale est jugée insoutenable. La répartition des permis entre les établissements d'enseignement sera la responsabilité des provinces et territoires. Cette restriction sera en vigueur pendant deux ans, et le nombre de permis délivrés en 2025 fera l'objet d'une réévaluation à la fin de cette année. Lire aussi | Le Marocain Omar Berrada devient PDG de Manchester United Selon Marc Miller, cette mesure vise à contrer les pratiques de certains petits collèges privés qui, selon lui, tirent profit des étudiants internationaux en exploitant des campus sous-financés, en ne fournissant pas un soutien adéquat aux étudiants et en augmentant considérablement les frais de scolarité. En plus de cette limitation des permis, le gouvernement fédéral exigera des étudiants internationaux demandant un permis de travail qu'ils fournissent une lettre d'attestation d'une province ou d'un territoire. Marc Miller a insisté sur le fait que ces mesures ne ciblaient pas les étudiants internationaux individuellement, mais cherchaient plutôt à garantir la qualité de l'éducation pour les futurs étudiants arrivant au Canada. Par ailleurs, des modifications au programme de permis de travail post-graduation ont été annoncées. À partir de septembre, les étudiants internationaux entamant un programme relevant d'un arrangement de licence de programme d'études ne seront plus éligibles au permis de travail post-diplôme. Les diplômés de maîtrise et d'autres programmes de troisième cycle court pourront bientôt demander un permis de travail de trois ans. De plus, les conjoints d'étudiants internationaux en master et en doctorat auront accès à des permis de travail ouverts. Ces changements interviennent un peu plus d'un mois après que Miller ait dévoilé des mesures destinées à lutter contre ce qu'il a qualifié de « diplômes équivalents à des usines à chiots ». L'objectif, selon Miller, est de rétablir de l'ordre dans le système au cours des deux prochaines années. Il a suggéré que les gouvernements provinciaux auraient dû prendre des mesures en premier lieu. Cependant, ces modifications suscitent également des inquiétudes quant à la disponibilité du logement abordable, notamment dans les zones à forte concentration d'étudiants internationaux. Lire aussi | Environ 50 000 emplois attendus dans l'Oriental d'ici à 2026 Les réactions politiques ont été diverses, avec des critiques à l'encontre du Premier ministre Justin Trudeau, qualifié de responsable du « désastre », mais aussi une reconnaissance des problèmes posés par certains établissements privés abusant du système. Les provinces évalueront les impacts de ces changements, mettant l'accent sur la nécessité de lutter contre les pratiques abusives et de garantir la qualité de l'éducation offerte aux étudiants internationaux.