L'industrie de la fibre de polyester discontinue de rembourrage, porte étendard de l'économie circulaire au Maroc, malgré les nombreuses contraintes, dispose d'un potentiel énorme en matière de satisfaction de la demande intérieure. Cette industrie à forte valeur ajoutée dispose des moyens de ses ambitions, mais elle peine à décoller du fait d'une concurrence déloyale, comme principal contrainte. L'industrie de la fibre de polyester discontinue de rembourrage au Maroc, fer de lance de l'économie circulaire, est confrontée à des défis majeurs malgré son potentiel pour répondre à la demande intérieure. En 2022, elle couvrait 60 % de cette demande, mais depuis, son activité a chuté à 50 %. La principale raison de cette baisse est une concurrence déloyale bénéficiant d'avantages tels que des droits de douane insignifiants (2,5 %) et des coûts de production considérablement plus bas, notamment pour l'électricité, le fuel industriel, le taux de change, et les salaires minimums bas par rapport au Maroc. Lire aussi | Le Groupe AFD.TECH Part of Accenture veut accélérer son développement à Rabat Abdeslam El Eulj, PDG de Famacolor, principal acteur de l'industrie de la fibre de polyester au Maroc, souligne que ces conditions mettent en péril le secteur. Malgré les avancées en 2022, avec une couverture de 60 % de la demande locale, un apport de 140 millions de dirhams en devise, et la création de milliers d'emplois, les industriels tirent la sonnette d'alarme. Ils craignent que l'arrêt de la production ne nuise à l'environnement, car ils recyclent environ 20 000 tonnes de déchets plastiques PET au lieu de les enfouir. De plus, la perte de chiffre d'affaires de l'Etat et la menace sur l'emploi augmenteraient le chômage dans le pays. Aujourd'hui, le secteur est confronté à une crise existentielle, en raison de la pression exercée par les importations à des prix extrêmement bas qui créent une concurrence déloyale. Les professionnels de l'industrie appellent le gouvernement à prendre conscience de l'urgence de la situation. Ils invitent les autorités à visiter leurs installations industrielles pour constater la capacité du secteur à satisfaire la demande nationale. Trois mesures d'urgence sont proposées pour sauver l'industrie. D'abord, l'augmentation des droits de douane de 40 % pour aligner les prix des produits importés sur les produits locaux, conformément à la loi 13.89 sur le commerce extérieur. Ensuite, l'exonération de la TVA sur les déchets plastiques et la fibre de polyester discontinue issue du recyclage des déchets locaux. Enfin, l'exonération uniquement pour les produits locaux, conformément à l'engagement de l'Etat en faveur de l'économie circulaire. Lire aussi | Sol africain. L'OCP, l'UM6P et l'américain Regrow s'allient pour développer un système de suivi et de vérification du stock carbone Parmi les autres revendications des professionnels de l'industrie figure l'application obligatoire de la norme de la fibre de polyester discontinue de rembourrage (NM 05.02.040) pour protéger les citoyens marocains contre toute contamination. Ces mesures permettraient au secteur de fonctionner à plein régime, doublant sa capacité de production de la fibre de polyester à 22 000 tonnes par an. L'avenir de l'industrie de la fibre de polyester discontinue de rembourrage repose entre les mains du gouvernement, et les industriels espèrent que ce dernier tiendra ses engagements envers ce secteur à forte valeur ajoutée pour l'industrie nationale.