L'industrie électronique au Maroc connait une croissance rapide, stimulée par une demande croissante et des initiatives gouvernementales de soutien. Cependant, des défis tels que l'accès au financement, la fiscalité excessive et le manque de main-d'œuvre qualifiée dans les domaines technologiques de pointe doivent être surmontés pour que le secteur continue à se développer de manière durable. C'est le moment idéal pour investir dans le secteur de l'électronique au Maroc ! Avec une forte demande du marché européen et mondial dans des secteurs clés tels que la défense, l'aéronautique, l'automobile, l'électroménager, l'énergie, la mobilité et la domotique, les perspectives de croissance sont très prometteuses. « Les exportations ont déjà augmenté de 34% en avril 2023 par rapport à l'année précédente, atteignant 7,5 milliards de dirhams (MMDH), grâce au plan d'accélération industrielle et à ses programmes de soutien. En somme, le secteur de l'électronique au Maroc est en plein essor et offre des opportunités d'investissement prometteuses pour les entreprises désireuses de se développer dans un marché en croissance constante », selon Salim Rabbani, Senior International Industrial Advisor, en tête depuis fin mai 2023 des activités Maroc du Groupe Eolane, notamment des sites de Berrechid et Temara. De plus, d'après les chiffres de l'Office des changes, à fin mai, les exportations du secteur ont maintenu leur trend haussier s'établissant à 9,490 MMDH en hausse de 35,9% par rapport à la même période en 2022. Cette performance confirme la dynamique positive du secteur et renforce son potentiel d'expansion à l'échelle mondiale. C'est dans ce contexte que les acteurs du secteur de l'électronique au Maroc se mobilisent pour répondre à la forte demande du marché mondial. Plusieurs initiatives ont d'ailleurs été lancées pour renforcer la compétitivité du secteur et encourager les investissements étrangers. Lire aussi | La remontée des taux coûte 35 millions de DH par an au groupe Al Omrane Dans la foulée, Eolane, groupe électronique français, annonce l'agrandissement d'une de ses usines au Maroc avec un investissement de 1,3 million d'euros, dans le cadre de son plan Alizés de modernisation. « Cette expansion devrait créer environ 100 emplois supplémentaires », précisent les dirigeants d'Eolane. Pour garantir une excellence industrielle et technologique de tous les instants, éolane a mis en place début 2021 une transformation majeure de ses activités vers l'industrie 4.0 avec son plan stratégique Alizés, permettant de répondre de manière réactive, personnalisée et fluide à l'ensemble de ses clients. EMS (Electronic Manufacturer Services) français de référence, éolane conçoit des cartes électroniques de pointe en petites, moyennes et grandes séries pour 8 marchés : la défense, l'industrie, les télécoms, le ferroviaire, l'automobile, la santé, l'énergie et l'aéronautique. En 2021, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 314 millions d'euros. Les avantages compétitifs du Maroc Selon Salim Rabbani, les avantages compétitifs du Maroc résident dans l'alliance entre le nearshoring et le best cost. Le royaume dispose d'atouts majeurs tels que la stabilité politique et économique, une position géographique stratégique associée à une économie et une logistique intégrées aux chaînes de valeur mondiales (CVM), un climat des affaires favorable ainsi qu'un classement avantageux dans le Doing Business. De plus, le Maroc bénéficie d'une main-d'œuvre qualifiée disponible, ainsi que de l'émergence ou de la réémergence d'une base industrielle solide, qui ouvre la voie à une intégration verticale dans les chaînes de valeur mondiales. Lire aussi | RAM : les détails de la nouvelle stratégie de développement enfin dévoilés Des défis majeurs à relever Cela dit, tout n'est pas rose pour le secteur de l'électronique au Maroc. Malgré les efforts de modernisation et de développement, il reste des défis à relever pour soutenir la croissance durable de l'industrie électronique. « Les acteurs industriels sont confrontés à quatre défis majeurs : l'accès au financement privé et public, la fiscalité excessive, la disponibilité de ressources compétentes dans les domaines technologiques de pointe tels que la conception, le design et la robotique, ainsi que le retard dans le domaine de l'automatisation et de la robotisation », explique Rabbani. La relocalisation des activités industrielles : une opportunité pour le Maroc Pour répondre aux défis de la compétitivité et de la croissance durable de l'industrie électronique, le dirigeant insiste sur le fait que le Maroc doit tirer parti de son potentiel de ré-industrialisation régionale et de la re-localisation des activités industrielles dans la région, qui a été accélérée par les événements géopolitiques majeurs des trois dernières années. « La clé étant le niveau de priorité politique donné à ce mouvement de ré-industrialisation, étant entendu que la souveraineté industrielle est un pré-requis à une souveraineté globale puisqu'elle présuppose une capabilité/souveraineté intellectuelle et scientifique », souligne le directeur des activités Maroc du Groupe Eolane.