Interpellé par le discours Royal prononcé au Parlement lors de la dernière législature le 18 octobre dernier, portant sur l'urgence d'un meilleur équilibre investissement public-privé pour une meilleure efficience de l'investissement productif, le Conseil de Développement et de la Solidarité (CDS) a organisé ce 8 février à Rabat un symposium sur «l'investissement et le rôle de l'Etat territorial». Beaucoup de personnalités émanant du monde politique, public, privé et des Collectivités locales prennent part à cet événement. Dans son discours d'ouverture, Mohamed Benamour, Président du Conseil de Développement et de la Solidarité a relevé que depuis plus d'une décennie, le CDS contribue aux débats sur des questions stratégiques, au plan économique et sociétal du Royaume, tout en œuvrant pour plus d'ouverture à l'international. Il constitue donc une force de propositions visant à éclairer l'opinion publique, à travers des colloques et séminaires, en ouvrant des pistes de réflexion pour des idées innovantes pouvant contribuer à la dynamique de développement du Maroc. Selon Mohamed Benamour, l'environnement international est marqué par des changements profonds induits par la guerre en Ukraine, les crises économiques, énergétiques et climatiques avec des retentissements importants sur l'ordre économique mondial. Et le Président du CDS de préciser : «face à ces crises et mutations, le Royaume a apporté des réponses rapides pour en atténuer l'impact immédiat et mène plusieurs réformes pour réduire les inégalités sociales et rehausser le potentiel de la croissance économique». Lire aussi | CGEM. Omar Jouahri nommé président du Conseil d'Affaires Maroc-Australie Et M. Benamour de citer, dans ce cadre, le programme généralisé de la protection sociale, la réforme du secteur public, la création du Fonds Med VI, les politiques de transition énergétique et de développement durable, les réformes des législations relatives à la concurrence et à la lutte contre la corruption ainsi que la souveraineté économique, sanitaire, alimentaire et énergétique. «Dans ce contexte nous devons, tous, Gouvernement et entreprises, nous mobiliser pour œuvrer au maintien et au renforcement de la résilience et la compétitivité de notre économie», poursuit-il. Et d'ajouter : «une résilience fortement appuyée par les orientations de Sa Majesté le Roi, qui a réitéré en octobre dernier devant le Parlement, l'importance qu'il convient d'accorder, à côté de la question de l'eau, à la promotion de l'investissement, en l'érigeant comme une priorité nationale». Le CDS qui compte parmi ses membres de nombreux dirigeants de PME et de grandes entreprises entend relayer l'appel Royal visant à opérer un bond qualitatif pour que l'investissement privé atteigne les 2/3 de l'investissement total, à l'horizon 2035, a fait remarquer M. Benamour, notant qu'aujourd'hui, cet investissement a permis, certes, de financer des infrastructures de qualité. «L'ambition, c'est aussi que l'investissement futur soit orienté davantage vers les secteurs productifs les plus créateurs d'emplois et de croissance. Pour plus d'efficience et de performance, il faut bien sûr investir plus, mais surtout investir mieux», ajoute-t-il. Lire aussi | Exécution de la LF 2022. Le déficit budgétaire atteint 73,9 milliards de DH S'agissant de la nouvelle chartre d'investissement, il a posé plusieurs interrogations qui certainement trouveront des réponses pendant ce symposium : «dans quelles mesures la nouvelle charte d'investissement, qui a redéfini entre autres, le système des incitations, peut-elle insuffler une nouvelle impulsion pour la croissance du secteur privé, en particulier les PME et les entreprises exportatrices ?». Il s'est également demandé : «comment le Fonds Med VI peut-il être un catalyseur des investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs ?» ; de même, «les récentes réformes législatives sont-elles suffisantes pour réduire les distorsions de concurrence et les entraves au développement du secteur privé ?». Le Président du CDS s'est enfin demandé : «quel serait le rôle du secteur privé dans la stratégie d'investissement, ou comment libérer les énergies et faire adhérer les opérateurs à cette nouvelle stratégie ?». Lire aussi | Le projet de loi sur l'autoproduction d'énergie électrique adopté Intervenant lors de ce Symposium, Mohamed Benchaâboun, Directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, a annoncé que la stratégie du fonds sera dévoilée lors du Conseil d'administration prévu fin février, le deuxième du genre depuis le début de l'opérationnalisation du fonds.