La bonne santé de la plus grande aciérie au Maroc est clairement affichée à travers des performances financières toutes au vert. L'explosion du secteur du BTP, dont la consommation en produits longs a cru de près de 12% en 2007, a vivement soutenu l'activité de cette filiale de l'ONA. En dépit d'un marché international marqué par une évolution à la hausse des cours de l'acier, Sonasid, qui s'y approvisionne en bonne partie, a pu afficher des performances au vert, notamment à travers un chiffre d'affaires en hausse de 12% et un résultat net en évolution de 22% par rapport à 2006. Deux principales raisons expliquent cette situation qui contraste nettement avec l'impact que devait avoir la hausse des cours sur les indicateurs clés de l'aciérie du holding royal. Il s'agit en premier lieu de la forte demande exprimée par le secteur du BTP en matière de produits longs que sont le rond à béton, représentant l'essentiel de la production de la Sonasid et qui sert à la fabrication des armatures des constructions en béton armé, et le fil machine utilisé dans divers accessoires dans la quincaillerie. Canaliser le maximum de ferraille locale Cette demande en hausse de 11,8% a permis à Sonasid d'évoluer dans un contexte assez confortable, contournant ainsi l'évolution des prix. Son statut de quasi-monopole (Sonasid est le principal acteur du marché avec environ 80 % des parts en 2006), et la nature de ces deux produits disponibles en partie localement, ont conforté cette situation. C'est ainsi que Sonasid s'est fixé l'objectif de canaliser le maximum de ferraille locale. «Il en est d'ailleurs le premier consommateur national. L'approvisionnement en ferraille représente un enjeu capital, car celle-ci constitue la principale matière première d'une aciérie. Elle intervient en amont de la production de billette. Le marché local permet de couvrir actuellement 50% des besoins du sidérurgiste national», peut-on lire dans une note d'information d'Upline Securities réalisée en novembre 2007. La forte demande du secteur du BTP a aussi permis à Sonasid de réorienter sa production vers le marché local exprimant de forts signaux d'explosion. Pour répondre à des besoins qui pourront dépasser dans le futur les capacités actuelles de l'aciérie, il sera procédé au maintien du renforcement de la puissance de l'aciérie électrique de Jorf Lasfar, l'accroissement du potentiel de production du laminoir de Jorf Lasfar et la mise à niveau du laminoir de Nador. Par ailleurs, Sonasid, n'évoluant plus seul dans le secteur, doit composer avec une concurrence interne, elle aussi attirée par cet environnement favorable et des promesses de rentabilité quasi-sûres. Et ce en attendant de faire face à de nouvelles contraintes, cette fois liées à la levée des barrières douanières prévue en 2011. Les cinq aciéries qui opèrent sur le marché Le nombre d'acteurs qui opèrent sur le marché de la sidérurgie au niveau national s'élève à cinq. En plus de Sonasid, quatre opérateurs ont investi le secteur durant les six dernières années. Il s'agit d'Univers Acier, deuxième plus gros producteur national d'acier de produits longs. Cette entreprise est née d'un partenariat conclu en 2002 entre Longofer et des investisseurs turcs. Il faut compter aussi Moroccan Iron Steel (MIS), entreprise à capital 100% marocain, Ynna Steel, filiale du groupe Chaâbi et Somasteel, dernier venu sur le marché de l'acier national.