* Une croissance à deux chiffres impactée par l'évolution favorable du BTP. * Arrivée de nouveaux producteurs et hausse des investissements. * La concurrence des produits importés moins redoutée. Le marché de l'acier au Maroc connaît une dynamique sans précédent depuis 2004. La production nationale devrait dépasser en 2006 les 1,2 million de tonnes. Le chiffre d'affaires généré lui aussi devrait s'inscrire à près de 7 milliards de DH. La croissance soutenue des BTP explique en grande partie cette progression. Le secteur a réalisé une croissance record de plus de 7,3% en 2006. Il y a une accélération des cadences de réalisation des projets d'infrastructures : 150 km d'autoroutes par an, deux barrages/an, 100.000 logements sans oublier les projets touristiques et surtout l'aménagement et la réalisation des six stations balnéaires dans le cadre du plan Azur. Le boom du BTP a tiré vers le haut la consommation du rond à béton qui a progressé de 13% entre 2005 et 2006. Mais la production de l'acier a été aussi impactée par la hausse des intrants et les tensions des prix à l'international. Les matières premières ont vu leur cours augmenter en moyenne de plus de 60%. Les prix de l'énergie, surtout les produits pétroliers, se sont eux aussi inscrits à la hausse. Mais ceci n'a pas fait reculer la demande en acier. Au contraire, elle s'est accentuée davantage au point que le secteur devient très attractif. L'attractivité pour le secteur se manifeste aussi par le volume des importations et les nouveaux investissements ainsi que les nouveaux opérateurs. La Sonasid, qui avait il y a quelques années un monopole quasi total du marché a perdu quelques points au profit des nouveaux arrivants. Elle détenait à un moment près de 95% de parts de marché et actuellement ses parts sont amenées à 82%. Mais les résultats et les performances de cette société continuent de poursuivre leur trend haussier. Elle affiche des taux de croissance à deux chiffres. Au point qu'elle a attisé la convoitise des géants de l'acier mondial. Son chiffre d'affaires au cours du premier semestre 2006 a progressé de plus de 21%. Le groupe Chaâbi très présent dans le secteur du bâtiment a lui aussi fait son entrée dans la sidérurgie. Ceci à travers la création récente d'Ynna Steel S.A, filiale du holding du même nom. Dotée d'un capital de 200 millions de DH, cette entité ambitionne de devenir un acteur majeur dans un secteur jugé prometteur. La société démarrera son activité avec une capacité de production de 350.000 tonnes par an de ronds à béton et fil machine. Pour cela, l'entreprise entend ratisser large. Ses activités regrouperont l'étude, la réalisation, l'exploitation et la transformation de produits ferreux et non ferreux. Elle aura également pour rôle la gestion directe ou indirecte de tout projet sidérurgique et de fonderie (aciérie et laminoir). Ceci au même titre que la commercialisation de tout produit sidérurgique, de fonderie et de leurs dérivés. Mais l'industrie métallurgique marocaine devrait faire face à la concurrence étrangère, notamment de la Turquie et de l'Egypte avec qui le Maroc est signataire d'un accord de libre-échange et de l'accord d'Agadir. Ces deux pays, surtout l'Egypte, ont un certain avantage, notamment le faible coût de l'énergie et aussi de la main-d'uvre. Mais comme le laissent entendre plusieurs professionnels du secteur, les entreprises marocaines tablent sur le volet innovation et surtout qualité ainsi que l'offre de produits tous segments confondus. La production tourne à plein régime et des investissements sont annoncés pour les années à venir pour augmenter la capacité. Le Maroc se place déjà comme une plate-forme régionale, notamment pour le marché de l'Afrique du nord et celui de l'Afrique de l'Ouest.