92% du poulet abattu au Maroc est livré sans forme de contrôle sanitaire ou de traçabilité. L'application de la loi sur la modernisation des circuits de distribution tarde. Les pouvoirs publics sont invités à réagir. U ne poignée de professionnels font l'essentiel de l'activité industrielle du secteur de l'aviculture (abattoirs). Il n'y a pas d'investisseurs étrangers. Ils sont tous Marocains. Sapak (Koutoubia), Eldin (groupe Zalagh) qui opère sous la marque Dindy, Foodis, Agadir Volailles et Qualavi… comptent parmi les plus grands. Ils opèrent à la fois sur l'abattage des animaux, la découpe des volailles et certains vont bien au-delà grâce notamment à leurs unités de transformation pour produire de la charcuterie. Selon Omar Benayachi, président de l'Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI), concernant la dinde, les trois premiers opérateurs cités plus haut doivent représenter plus de 85% des tonnages abattus. Pour le poulet, le créneau est plus atomisé mais, dit-il, les cinq opérateurs doivent disposer de plus de 60% de parts de marché. Ces groupes opèrent pourtant dans un marché, contrairement à ce que l'on pourrait penser, qui n'est pas rentable ou bien les marges y sont extrêmement faibles. Pire encore, Benayachi évoque une situation quasi critique de la majorité des abattoirs. « Nous estimons, au niveau de l'Association que la capacité utilisée des abattoirs ne dépasse guère les 50% ». La raison ? Les professionnels remettent en cause la lenteur de l'application de la loi 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles. L'Etat est pointé du doigt. Le secteur organisé pâti de la situation anarchique que les pouvoirs publics maintiennent dans ce secteur dans ce sens où des actions concrètes relatives à la modernisation du circuit de distribution des viandes, qu'elles soient rouges ou blanches, ne sont pas prises. « C'est triste de dire que près de 92% du poulet abattu passe par les tueries et est livré au consommateur sans aucune forme de contrôle sanitaire ou de traçabilité », déplore le président de l'Anavi. Voilà une activité de plus qui subit l'informel. En la matière, le Maroc se trouve alors en queue de peloton des pays du pourtour de la Méditerranée. « Même la Tunisie et l'Egypte ont réalisé une énorme avancée sous l'impulsion de leurs pouvoirs publics », lance Benayachi. Les nôtres sont aujourd'hui sollicités pour en faire de même. Les professionnels attendent beaucoup d'eux pour améliorer la situation du secteur. Et la première réaction qu'ils attendent touche la restauration collective. Par ailleurs, l'Organisme Nationale de Sécurité Sanitaire des Produits alimentaires (ONSSA) aurait décidé de réagir en établissant un référentiel que les vendeurs de volailles devront respecter en termes de conditions d'hygiène, sanitaires, d'équipements… « Si ce cahier de prescriptions venait à être imposé sur le terrain, il s'agirait d'une grande avancée pour ce secteur et un véritable coup d'accélérateur à la modernisation du circuit de commercialisation », conclut Benayachi. Mais, soyons réalistes, nul n'ignore qu'avec toute la bonne volonté, l'ONSSA ne dispose pas des moyens suffisants, ni humains, ni financiers, pour assurer le contrôle de tous les points de vente, sur l'ensemble du territoire. D'autant plus qu'il n'est pas seul à prendre des décisions concernant les volets d'hygiène et sanitaire. Il y a aussi les départements de l'Intérieur et de la Santé. Parcours universitaire : Bac+4 de l'ENCG Settat option marketing et communication Expériences professionnelles antérieures : journaliste à Economie | Entreprises Responsable des éditions Spéciales à Success Publication Activité préférée : Ecrire Mon livre préféré : L'alchimiste de Paulo Coelho entre autres... Ma plus grande qualité : L'ambition Mon pire défaut : L'impatience et l'entêtement