Alors que la 2ème session d'examen des dossiers de demande d'homologation est prévue pour septembre prochain, le ministère des Affaires générales et de la gouvernance a finalement accepté de changer les règles du jeu. L e ministère de Boulif a-t-il finalement cédé au lobbying des opérateurs du Tabac? C'est tout comme. En effet, le ministère des Affaires générales et de la gouvernance vient d'adresser en début de semaine un courrier à tous les opérateurs, les invitant à déposer pour une deuxième fois, leurs dossiers de demande d'homologation de nouvelles marques de tabac. «Ces derniers seront examinés à partir de la semaine prochaine», confirme une source proche du dossier. Pourtant, le département de Boulif ne voulait rien entendre malgré le lobbying des opérateurs, préférant mettre en avant les nouvelles dispositions réglementaires (loi 138\ 12). Celles-ci stipulent que «l'homologation des prix doit se faire deux fois par an, le 1er janvier et le 1er juin de chaque année, et exceptionnellement cette année, puisque la mesure n'est entrée en vigueur que début janvier, les homologations ont intervenu le 1er mars et le 1er septembre. Comment expliquer ce revirement du ministère des Affaires générales et de la gouvernance ? Deux hypothèses semblent se dégager. La première est liée à la volonté du ministre de ce département de marquer ce dossier de son empreinte. La deuxième hypothèse, quant à elle, est plus simple. « Tout est question de lobbying», explique notre source. Et d'ajouter, «les décisions prises par la commission chargée de l'homologation des prix des tabacs lors de la session de mars, n'étaient pas au goût de certains opérateurs, dont notamment la société marocaine des Tabacs (SMT), filiale d'Imperial Tobacco. Cette dernière n'a pas ménagé ses efforts afin de réouvrir le dossier le plus tôt possible». Interpellée sur ce sujet, la SMT confirme avoir été contactée par le ministère, et refuse de donner plus de détails. A ce niveau, il est important de rappeler, que suite au changement du régime fiscal relatif aux tabacs manufacturés, ainsi que la suppression du prix moyen dont l'application effective a eu lieu à partir du mois de janvier, tous les opérateurs ont déposé des demandes d'homologation de nouvelles références au mois de février dernier. Mais, seuls Philip Morris International (PMI) et Japan Tobacco International (JTI), avaient réussi à décrocher le sésame du ministère de tutelle. La première a bénéficié de l'homologation de quatre nouveaux produits, contre un produit pour la deuxième. Qu'en est-il alors de la SMT et de la BAT (British American Tobacco)? Tout est question de prix! La SMT, bien qu'elle ait profité d'une augmentation de prix de sept de ses références, (une hausse qu'elle a appliquée avant même la publication de la nouvelle liste des prix dans le bulletin officiel), n'a pas pu toutefois avoir le feu vert pour deux nouveaux produits d'entrée de gamme qu'elle a voulu commercialiser sur le marché local. Il en est de même pour British American Tobacco (BAT) qui n'avait pas réussi également à avoir l'homologation pour son produit. D'ailleurs, il faut préciser que «si les produits des deux opérateurs ont été rejetés, c'est parce que les prix de vente proposés semblaient inférieurs à 19, 5 DH TTC. Un prix que le ministère de tutelle considère minimum pour pouvoir verser la taxe mixte minimale de 10,5 DH par paquet de 20», confirme notre source. Du coup, pour profiter de cette session intermédiaire, les opérateurs sont appelés à s'aligner au prix minimum tacite. S'ils veulent bien évidemment, faire du business sur le marché marocain.