Sur l'enveloppe globale de 230 milliards de DH dédiée à l'investissement public en 2021, 167 milliards devraient être injectées dans les régions. Ceux-ci couvrent plusieurs secteurs dont notamment l'énergie, l'agriculture, les phosphates, les routes et les transports. Quid de la répartition régionale ? Et pour quels projets ? La crise sanitaire actuelle a mis en relief la pertinence de la gestion territoriale et la coordination entre les différents niveaux de gouvernance. C'est ce qui ressort du rapport sur la répartition régionale des investissements, accompagnant le projet de loi de finances 2021. Selon ce rapport, le volume de l'investissement public devrait atteindre, durant l'année prochaine, les 230 milliards de DH, en progrès par rapport aux 198 milliards de DH de 2020. Cette enveloppe regroupe les investissements inscrits dans le Budget de l'Etat (85,1 milliards de DH), à savoir le Budget Général, les Comptes Spéciaux du Trésor et les Services de l'Etat gérés de Manière Autonome, suivis des investissements des Entreprises et Etablissements Publics (EEP) pour 81,9 milliards de DH, le Fonds Mohammed VI pour l'investissement 45 milliards de DH et enfin les collectivités territoriales avec 18 milliards de DH. Quid des projets d'investissements prévus dans les régions ? Dans les détails de la répartition des investissements au titre du projet de loi de finances 2021, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma sera dotée de 2,7 milliards de DH. Ce montant servira notamment à la réalisation du nouveau centre hospitalier provincial d'Al Hoceima (220 millions de DH) et de l'hôpital des spécialités de Tétouan (105 millions de DH). Il permettra également la consolidation des grands barrages (300 millions de DH), la mise à niveau du Grand stade de Tanger (350 millions de DH), et la plantation de 87.648 hectares au profit de 79.983 agriculteurs (220 millions de DH). Ce montant, qui constitue les investissements issus du budget général, ne couvre pas les 725 millions de DH prévus pour la poursuite des réalisations du complexe portuaire Tanger Med (Tanger Med I et Tanger Med II). Les entreprises et établissements publics ont prévu une enveloppe d'investissements dans cette région, s'élevant à plus de 8,3 milliards de DH. Lire aussi|Caricatures du Prophète Mohammed : un boycott des produits français lancé dans plusieurs pays arabes L'Oriental disposera d'une enveloppe de plus de 2,28 milliards de DH. Le montant issu du budget général servira notamment au renforcement des installations de protection et réaménagement de la gare maritime et ses environs au niveau du port de Nador et renforcement de ses quais (264 millions de DH), à la consolidation des grands barrages (284,4 millions de DH), à la plantation de 78.859 hectares au profit de 58.488 agriculteurs (235,33 millions de DH)... Les entreprises et établissements publics, quant à eux, ont l'intention d'investir près de 10 milliards dans cette région. C'est le cas de l'Agence pour l'Aménagement du site de la lagune Marchica (AASLM) qui investir 289 millions de DH dans l'aménagement et les voieries. La Région de Fès-Meknès devrait bénéficier, l'année prochaine, d'investissements du budget général s'élevant à plus de 3,15 milliards de DH. L'essentiel de ce montant est destiné à des projets d'équipements, dont un programme d'extension d'irrigation (1,33 milliard de DH), le doublement de la Route nationale N°8 entre Fès et Taounate (900 millions de DH) ou encore la consolidation des barrages (350 millions de DH). Les entreprises et établissements publics devront également mobiliser plus de 5,5 milliards de DH, dont 134 millions de DH par l'ONCF qui prévoit d'investir dans le remaniement des gares et des installations fixes. La région de Rabat-Salé-Kenitra sera dotée d'investissements de plus de 4,58 milliards de DH. Ce montant devra servir, entre autres projets, à la construction du nouvel hôpital Ibn Sina du CHU de Rabat (1,2 milliard de DH), à la mise à niveau du Complexe sportif Prince Moulay Abdellah (250 millions de DH), à la consolidation des grands barrages (400 millions de DH), au traitement des bidonvilles (145,5 millions de DH), ou encore au nouveau centre hospitalier provincial de Kenitra (143,8 millions de DH). Les entreprises et établissements publics devront, de leur côté, engager plus de 15,8 milliards de DH. Parmi les projets phares, on retrouve l'acquisition par l'ONCF du matériel roulant pour un montant de plus de 1,6 milliard de DH, l'achèvement par l'AAVBR (Agence pour l'Aménagement de la Vallée de Bouregreg) des séquences I et II de la Vallée du Bouregreg et des acquisitions foncières pour les séquences III et IV pour un investissement de 700 millions de DH ou encore l'extension et la modernisation de l'aéroport de Rabat-Salé ainsi que de la mise à niveau de ses infrastructures aéronautiques qui seront réalisées par l'ONDA pour 414 millions de DH. Lire aussi|Le blasphème dans le monde : droit ou délit ? Parallèlement, un peu plus de 1,25 milliard de DH sont prévus par le budget général pour la région Beni Mellal-Khenifra. Sur ce total, 123,4 millions seront injectés pour la protection contre les inondations. A cela s'ajoute l'investissement prévu par les entreprises et établissements publics dont le montant s'élève à plus de 3,9 milliards de DH. Le projet de loi de finances a aussi prévu plus de 2,4 milliards de DH pour la région de Casablanca-Settat. La moitié de cette enveloppe est destinée à des projets d'Education nationale et d'Equipement et Transport. S'y ajoutent plus de 17 milliards de DH qui devront être réalisés par les entreprises et établissements publics. Ces projets seront pilotés, entre autres, par l'OCP, la Société nationale des autoroutes du Maroc, l'Agence Nationale des Ports (ANP), Casa Transports, Al Omrane, ou encore Casa Aménagement. La région de Marrakech-Safi sera dotée de 1,9 milliard de DH qui servira entre autres, au projet de développement du centre d'exposition et de conférences de Marrakech, à la restructuration de la station d'Oukeimden ou encore à la construction dev l'hôpital de proximité d'Imintanout. Les entreprises et établissements publics, quant à eux, ont prévu près de 10 milliards de DH dont la construction par l'OCP de la ligne sulfurique à Safi (130 millions de DH sur 1,18 milliard de DH du coût global) et une laverie à Benguérir (214 millions de DH sur 1,7 milliard de DH du coût global). Drâa Tafilalet devra bénéficier, quant à elle, de plus de 2,6 milliards au titre du budget général et plus de 3 milliards de DH. La région de Souss Massa disposera d'un budget de 2,8 milliards de DH, dont 1 milliard de DH pour le projet du CHU d'Agadir. A cela s'ajoutent plus de 5,8 milliards au titre des interventions des entreprises et établissements publics. Quant aux trois régions du Sahara, elles vont connaître l'injection de fonds pour de nombreux projets d'infrastructures de santé. Par exemple, la région de Guelmim-Oued Noun disposera de plus d'1 milliard de DH au titre du budget général, dont 122,5 millions de DH pour le projet du nouveau centre hospitalier régional de Guelmim et plus de 35 millions de DH pour le centre hospitalier provincial d'Assa Zag. La région de Laâyoune-Sakia Al Hamra devra recevoir une enveloppe d'investissement de plus de 1,6 milliard. Sur ce montant, plus de 35 millions de DH devront être dédiés au projet du centre hospitalier provincial de Tarfaya et près de 21 millions de DH au projet de réhabilitation du CHR de Laâyoune, sans compter les 420 millions de DH pour le projet de la Rocade de Laâyoune. Dakhla-Oued Eddahab bénéficiera de 858 millions d'investissements, dont 550 millions de DH pour le projet de dessalement de l'eau de mer pour l'irrigation à Dakhla (PPP). Lire aussi|L'idéal islamique marocain débattu à Pretoria