Prétextant d'une dégradation subite de la situation épidémiologique sur Casablanca ce week-end, les autorités ont pris de nombreuses restrictions sur les déplacements de et vers Casablanca. Parmi celles-ci, la fermeture des écoles dans plusieurs préfectures et le recours à l'enseignement à distance. Une douche froide pour nombre de parents. Ils avaient choisi, en grande majorité, les cours en présentiel lorsqu'on leur en avait donné le choix. Et c'est le Ministère de l'Education nationale lui-même qui en avait remonté l'information, annonçant que quelque 80% de parents ont opté pour le fait d'envoyer leurs enfants à l'école. C'est dire à quel point le distanciel trouve peu de grâce aux yeux des parents, notamment dans des familles où ceux-ci doivent vaquer à leurs occupations. Concilier les deux, l'accompagnement de l'enfant et son métier, est une tâche herculéenne. Dès lors, la problématique de la logistique à mettre en place par les parents se pose et de nouvelles frictions avec les écoles privées pourraient ne pas tarder. Lire aussi | Casablanca : l'enseignement sera exclusivement sous forme de distanciel dans 8 préfectures Les écoles privées prévoyantes ! Auprès des écoles privées, on assure s'être préparées à l'éventualité, tirant expérience de la période du confinement et des ressentiments que cela a attisés entre les parents d'élèves et les établissements. « On s'est préparés, au sein des écoles privées, à commencer aujourd'hui quelle que soit la modalité choisie. Les établissements se sont dotés de plateformes pour dispenser des cours à distance. On est mieux préparés à faire face à ce changement aujourd'hui », explique Hanane Jabrane, Vice-présidente de la Fédération marocaine de l'enseignement et de la formation privés (FMEFP) et Représentante des écoles privées au Conseil d'administration de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) du Grand Casablanca- Settat. Pour celle-ci, la situation était différente l'année dernière (année scolaire) et a surpris tout le monde, notamment avec le confinement qui a mis un frein à toutes les activités. Si les établissements privés, de par leurs effectifs plutôt maîtrisés sont prêts ou peuvent être suffisamment agiles pour s'adapter rapidement à ces changements, peut-on en dire autant des établissements publics ? Car la mesure concerne également les établissements publics et le Ministère de tutelle n'a, à ce jour, pas vraiment communiqué sur les préparatifs dans les établissements publics de Casablanca, et par ricochet du pays. Du côté des parents, les nouvelles mesures décidées à la veille de la rentrée constituent un véritable casse-tête. Comment concilier la nécessité de faire suivre les cours à son ou ses enfants et son travail, surtout pour ceux qui ne travaillent pas à distance ? Pour l'un d'entre eux, cette cacophonie met un stress supplémentaire sur les parents, tout autant que sur des enfants qui étaient prêts à retrouver leurs écoles après des mois à la maison. Et pour éviter ces voltes-faces répétés, « on aurait pu attendre, de laisser passer au moins le mois de septembre parce qu'à ce jour, on manque de visibilité. Déjà, avec une formule alternée entre présentiel et distanciel, la tâche n'était pas facile ; avec le tout distanciel, le problème s'aggrave », explique-t-il dépité. Et de rajouter, « le ministère aurait dû se concentrer et bien travailler sur la reprise des cours à distance, en dotant les enfants de tablettes, en formant les enseignants à ce nouveau mode d'enseignement et en mettant en place les outils, plutôt que de se focaliser sur la rentée. Pourquoi se presse-t-on d'ailleurs ? ». Pour l'instant, chaque parent se creuse les méninges pour gérer cette nouvelle situation, dont aucune solution globale n'est envisageable. Et ceux qui ont déjà investi dans les fournitures scolaires et déjà payé les premiers frais de scolarité se posent des questions. Lire aussi | Covid-19 : nouvelles restrictions à Casablanca à compter de ce lundi 7 septembre [Officiel] Reporter la rentrée : pas une idée partagée La question du report de la rentrée revient subitement à la page. Cela serait-il une meilleure alternative aux va-et-vient sur le modèle d'enseignement ? Si cela pourrait soulager des parents, donner une meilleure visibilité sur la situation, pour Hanane Jabrane ce serait négatif sur deux points au moins. « Avec le confinement et les mois de vacances, le risque de perte des acquis des élèves est très grand. Un report de la rentrée ne fera qu'aboutir ce dommage. Et les écoles privées ne pourront pas tenir le coup encore plus longtemps et elles sont nombreuses à fermer les portes », craint la Vice-présidente de la Fédération marocaine de l'enseignement et de la formation privés (FMEFP) et Représentante des écoles privées au Conseil d'administration de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) du Grand Casablanca- Settat. À l'en croire, certaines de ces écoles n'ont pas rouvert après la période de confinement, incapables d'assurer les charges inhérentes à l'exploitation de l'école. Et l'on ne voit toujours pas encore venir la fin de cette misère des écoles et des parents.