C'est du jamais vu. La valeur du baril de pétrole coté à New York WTI pour livraison en mai a chuté lundi en dessous de zéro à la fin d'une séance infernale, au cours de laquelle les investisseurs ont cherché désespérément à se débarrasser de certains barils dans un marché saturé. Il s'agit d'un phénomène qui est venu se combiner avec la chute brutale de la demande à cause de la paralysie économique provoquée par la pandémie. Notons que le contrat de WTI pour livraison en mai expire ce mardi à la clôture. Du coup, ceux qui en détiennent sont dans l'obligation de trouver des acheteurs physiques au plus vite. « Mais comme les stocks ont déjà énormément gonflé aux Etats-Unis ces dernières semaines, ils sont contraints de brader leurs prix pour trouver preneurs, faisant chuter la valeur du baril de 97%. Lire aussi: Approvisionnement du marché: La commission interministérielle veille au grain À titre de comparaison, il valait environ 114 dollars en 2011 », expliquent des analystes. Force est de noter que les marchés du pétrole sont en pleine dégringolade depuis des semaines alors que les restrictions de déplacements dans de nombreux pays et la paralysie de nombreuses économies à cause de la crise du coronavirus ont fait fondre la demande, d'autant qu'une profonde récession s'annonce dans le monde. En ce qui concerne l'offre, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l'Arabie Saoudite, membre éminent de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leur différend au début du mois en acceptant, avec d'autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour pour stimuler les marchés touchés par le virus. Mais les prix ont continué à dégringoler quand il est devenu clair que les réductions promises ne suffiraient pas à compenser la chute massive de la demande.