L'émission Confidences de Presse diffusée sur 2M s'est focalisée pour la deuxième semaine d'affilée sur le coronavirus. Ce dimanche 19 avril, deux experts marocains ont abordé la situation dans leurs pays de résidence respectifs. La France et la Corée du Sud font partie des pays ayant enregistré les plus grands nombres de cas de contamination au coronavirus dans le monde. Pourtant, leur gestion de l'épidémie diffère. Les résultats aussi. Invitée de l'émission Confidences de Presse diffusée sur 2M, Samira Fafi-Kremer, directrice de l'Institut de Virologie de Strasbourg, a fait état de l'explosion des cas confirmés dans la ville à cause d'un rassemblement religieux. Résultat : les hôpitaux ont été débordés. « La région du Grand Est a été gravement touché. Elle compte actuellement plus de 11.000 cas et plus de 2400 décès », a souligné la directrice. Elle a par la suite expliqué pourquoi les nombres des contaminations sont élevés partout dans le monde. Selon Samira Fafi-Kremer, « le Covid-19 a pris l'humanité par surprise. Même si d'autres virus de sa famille sont connus, il a la particularité d'être très contagieux. Son génome est reconnu par notre système immunitaire ce qui lui facilite l'entrée. Aussi, il est transmissible à partir de 48h de l'infection. Et puisqu'il est nouveau, le corps humain n'est pas immunisé », a noté la directrice. Lire aussi : Ce que vous devez savoir sur le coronavirus Elle ajoute que le déconfinement devrait se faire de manière progressive, de sorte à ne pas « casser tous les efforts ayant permis de faire baisser la courbe des nouvelles infections, que ce soit en France ou au Maroc ». Concernant la température, Samira Fafi-Kremer a relevé que rien ne prouve aujourd'hui qu'elle affecte le Covid-19. Les mesures sud-coréennes Pour sa part, Samir Machour, vice-président de Samsung Biologics, a énuméré les raisons qui ont permis la Corée du Sud de relativement remporter sa bataille contre le coronavirus. « Le pays a pu limiter la propagation du Covid-19 grâce aux mesures prises très tôt. Tout d'abord, l'état de la préparation : l'organisation (regroupant ministères, autorités, organismes privés…) mise en place en 2015 pour combattre le SARS a été déployée en moins de 24 heures. Aussi, la Corée du Sud a commencé à produire les kits de dépistage le 17 janvier, soit une semaine avant l'apparition du premier cas. Le pays effectue actuellement 20.000 tests par jour. Troisième mesure : l'utilisation des applications de contacts tracing, permettant de remonter les personnes qui étaient en contact avec les cas déclarés positifs, en plus des mouvements de ces derniers ». Résultat : le pays compte aujourd'hui 10.600 infectés, dont 8000 sont guéris. La Corée du Sud a enregistré 235 morts, dont seulement 2 décès à Séoul depuis l'apparition du premier cas le 24 janvier. « Ces chiffres sont incomparables avec la France, l'Italie, les Etats-Unis, l'Espagne et le Canada », a noté le vice-président. Il a par la suite relevé que les entreprises ont assisté les autorités lors de ce combat et que l'économie n'a pas arrêté de tourner. Il n'y a que les écoles qui ont fermé. Lire aussi : Maroc pays confiné, mais aussi, Maroc pays décomplexé En Corée du Sud, le confinement n'a pas été appliqué. Les masques sont portés par tout le monde et la prise de température généralisée. Par contre, la quarantaine est religieusement respectée. Concernant les vaccins, Samir Machour a relevé que 115 sont actuellement développés, dont 5 seulement (3 aux Etats-Unis et 2 en Chine) sont en tests cliniques. Par rapport aux traitements, il a noté qu'il y en a 9 actuellement, dont des traitements qui existent pour d'autres maladies et d'autres en phase clinique. « Je reste confiant qu'on trouvera une solution, que ce soit un vaccin ou un traitement, d'ici septembre », a confié le vice-président de Samsung Biologics.