L'Association Marocaine des Industries du Textile et de l'Habillement (AMITH) a annoncé, via un communiqué, s'être engagé dans les efforts déployés par le Maroc dans la lutte contre le Covid-19. En effet, conformément aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les textiliens, de concert avec leur ministère de tutelle, entendent approvisionner le marché national en masques de protection en tissu pour lutter contre la pandémie. Une aubaine pour la filière textile ! Dans une note en date du 10 avril courant adressée à ses administrateurs et à ses membres, l'Association a souligné la situation critique dans laquelle s'est retrouvé le secteur depuis septembre 2019. Par ailleurs, la crise sanitaire qui affecte le Royaume et les mesures de confinement qui en découlent pour le bien de tous impactent inexorablement l'activité des entreprises. S'agissant des textiliens, plus de 90% d'entre eux ont stoppé leur chaîne de production, leur stock de tissu initialement destiné pour la saison printemps-été leur étant resté sur les bras. Et en admettant que l'activité puisse redémarrer aux alentours du deuxième semestre, ils devraient donc se retrouver en phase préparatoire de la saison automne-hiver, ce qui suppose de nouveaux stocks de tissus et donc de nouveaux investissements difficilement envisageables. Fort heureusement, les besoins du Royaume en termes de masques de protection s'avéraient une opportunité pour la filière, qui a promptement reconverti une partie de ses chaines de production. Toujours est-il que dans ce courrier en date du 10 avril, l'AMITH a mis en exergue quelques points d'achoppements qu'elle estimait devoir éclaircir au plus vite avec le ministère de l'Industrie, notamment dans la fabrication des masques de protection. Lire aussi Coronavirus : Le Maroc lance la production de 5 millions de masques de protection dès le 14 avril Ainsi, les textiliens y ont soulevé, entre autres, la problématique liée à l'export. «Nous ne voyons pas la pertinence de bloquer l'export alors que nous n'avions reçu aucune expression du besoin de nos autorités. Nous avions noté la réponse du ministère de combler d'abord le besoin national avant de discuter de l'export et avons pris note d'un besoin de 7 millions de masques réutilisables au quotidien. Nous en avons déduit le besoin en matière de 140 tonnes journalières et avons immédiatement confirmé la nécessité d'acheter cette matière à l'étranger et le ministère a affirmé pouvoir nous approvisionner», a regretté l'AMITH dans son courrier. Mais ce qui semblait le plus indisposer les opérateurs du textile, c'est le fait qu'ils soient informés quelques jours plus tard, que le ministère préférait un approvisionnement local, assorti d'une campagne de validation et de certification. Quelques zones d'ombres très vite dissipées par la tutelle qui nous a donné son appréciation et son éclairage, au regard des inquiétudes des textiliens, notamment sur le volet export. «Je tiens à vous dire, avant toute chose, que le ministère n'a aucun problème avec l'AMITH ; bien au contraire, nous travaillons en étroite collaboration et en très bonne synergie», nous a précisé Taoufik Moucharraf, Directeur de la communication du ministère de l'Industrie et du Commerce. «Nous avons, certes, interdit l'exportation de masques non tissés, car nous estimons que notre pays passe par une période très difficile qui nécessite la mobilisation de toutes les forces vives. Nous devons répondre, avant tout chose, aux besoins de nos concitoyens et c'est dans ce cadre que s'est inscrit cette mesure d'interdiction», précise M. Moucharraf. Et d'ajouter : «si certains industriels veulent importer du tissu en admission temporaire, libre à eux ; auquel cas ils peuvent exporter, mais sous certaines conditions. En effet, 50% de leur production doit rester sur le territoire national». Faut-il en déduire depuis ce courrier de l'AMITH en date du 10 avril courant à ses administrateurs et à ses membres que les divergences de point vues avec le ministère aient été aplanies et que l'eau a d'ores et déjà coulé sous les ponts ? Toujours est-il qu'à travers son communiqué, «l'Association salue désormais les actions menées par le ministère pour l'accompagnement des entreprises textiles dans la production des masques, notamment à travers le travail de normalisation et de certification des entreprises et la mobilisation des capacités de production». L'AMITH précise à cet effet que de nombreux industriels textiles sont certifiés, ou en phase de l'être, auprès de l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR). Et les textiliens de faire front commun avec leur ministère de tutelle précisant «qu'une fois le besoin prioritaire du Maroc couvert, notre industrie orientera une partie de ses capacités de production à l'export». Et d'en conclure : «à ce titre, l'AMITH adhère à la décision du ministère de donner la priorité au besoin national avant d'envisager l'export des masques de protection». Donc, tout est bien qui finit bien !