Un rapport parlementaire présenté mardi 7 janvier à Rabat s'alarme des conditions de travail « éprouvantes » des « porteuses de marchandises » entre le Maroc et l'enclave espagnole de Sebta. Des milliers de porteuses traversent au quotidien la frontière entre le Maroc et l'Espagne, rémunérés par des commerçants marocains pour transporter des marchandises espagnoles destinées à être revendues au Maroc, comme des vêtements ou des produits alimentaires. Près de 3.500 femmes qui transportent de 50 à 90 kg de marchandises qu'elles porteront sur leur dos, avec quelques cordes pour toute attache, jusqu'au Maroc, sont victimes de "mauvais traitements, de harcèlement et de vol", souligne ce rapport parlementaire. En 2017, au moins quatre porteuses sont mortes, piétinées dans des bousculades ayant eu lieu à un poste-frontière situé entre la ville marocaine de Fnideq et Sebta, qui jouit d'un statut de port franc. De son côté le rapport préconise de mettre en place des alternatives, comme une "zone industrielle" dans le nord du Maroc, pour permettre la reconversion professionnelle des "porteuses" qui doivent souvent attendre de longues heures avant d'accéder à une zone commerciale à l'entrée de la ville.