Plusieurs de 400 personnalités, venues des quatre coins du monde, ont pris à la 4ème édition de l'Africa Security Forum du 1er au 3 décembre à Rabat. Les travaux ont porté sur les solutions à mettre en œuvre pour contrer les conséquences du changement climatique. La quatrième édition de l'Africa Security Forum s'est ouverte à Rabat le 2 décembre. Placée sous le thème « l'impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique », cette rencontre représente l'un des rendez-vous plus importants de l'année sur le continent, notamment pour les stratèges, décideurs publics, institutionnels, experts dans le domaine… Ainsi, plus de 300 participants de haut niveau ont répondu présent à cet événement qui se déroule du 1er au 3 décembre. Dans son discours inaugural, Driss Benomar, président du Centre de recherches et d'études géostratégiques (Atlantis), organisateur de l'événement, a notamment appelé à une sérieuse réflexion sur un nouveau modèle de coopération africaine pour faire face aux défis sécuritaires et environnementaux auxquels fait face le continent. «Les effets des changements climatiques sur le paysage politique mondial déstabilisent les régions vulnérables du continent et favorisent les tensions avec leur lot de problèmes sécuritaires et de conflits. Le rythme actuel des changements climatiques, notamment en termes de hausse du niveau de la mer due à la fonte des glaciers, d'extrême variabilité des précipitations, et de fréquence d'intensité accrue des tempêtes provoquent une situation inédite à laquelle nous devons nous préparer », a-t-il mis en garde. Lire aussi: Africa Security Forum 2019: Focus sur les enjeux sécuritaires Avec pas moins de 2 milliards d'habitants d'ici 2050, l'Afrique est plus que jamais au centre de toutes les préoccupations en ce que concerne la lutte contre les impacts du changement climatique, d'autant plus qu'elle représente l'un des continents les plus vulnérables. Ces dernières années, nonobstant un taux de croissance à 2 chiffres, le continent n'a pas réussi à relever certains principaux défis, tels que la lutte contre la pauvreté, la création d'emplois pour résorber le chômage des jeunes… Plusieurs régions dans de nombreux pays du continent font encore face à la famine, due à des vagues de sécheresse inhabituelles abimant les récoltes agricoles, ce qui a occasionné des déplacements massifs de plusieurs populations vers d'autres pays et régions afin de survivre. D'ailleurs, selon plusieurs études, l'Afrique aura besoin de 40 milliards de dollars à investir chaque année d'ici à 2030 pour réussir à limiter les effets drastiques du changement climatique. L'objectif des organisateurs dudit forum, face à cette situation, est de pouvoir mobiliser l'intelligencia africaine autour de la question pour réfléchir et faire des recommandations pratiques qui serviront de base pour les solutions à mettre en œuvre par les Etats africains. Pour sa part, Jean-Louis Borloo, ancien ministre français de l'Ecologie et président de la fondation Energies pour l'Afrique depuis 2015, a mis en exergue l'importance de l'énergie comme facteur clé du développement social et économique du continent. Le dérèglement climatique se combine malheureusement avec un problème d'énergie sur le continent africain. Il est nécessaire de mettre en place des projets visant à assurer l'accès universel à l'énergie, un plan pour l'eau et l'assainissement, d'assurer la sécurité alimentaire et aussi mettre en place l'infrastructure », a-t-il soutenu, ajoutant que le continent africain constitue une chance pour l'Europe. Force est de souligner que la majeure partie des participants a appelé à la mise en œuvre de solutions rapides pour soulager les millions de populations déjà confrontées aux conséquences du dérèglement climatique sur le continent. Tanguy Gahouma Bekale, conseiller spécial du président gabonais (Gabon-Afrique Centrale) a appelé les autres pays du continent à s'inspirer du Maroc. « La question du changement climatique et de la sécurité est une des priorités en Afrique. Le rôle du changement climatique comme facteur aggravant des conflits en Afrique a trop souvent été négligé. Ce forum est pour donc une opportunité pour rehausser à son véritable niveau le lien complexe qu'il y a entre ces deux fléaux. Ce forum nous donne l'occasion de réfléchir sur les solutions à mettre en œuvre pour prévenir au mieux les conséquences et aussi mieux comprendre les incidences du changement climatique », a-t-il estimé. Pour rappel, placé sous le Haut patronage de SM le roi Mohammed VI, Africa Security Forum est co-organisé par le Centre de Recherches et d'Etudes Stratégiques Atlantis, et le Forum International des Technologies de Sécurité (FITS).