Initiateur de projets immobiliers et touristiques de grande envergure et l'un des opérateurs marocains de premier plan dans ce domaine, le groupe Palmeraie Golf Développement confirme son essor. Son jeune patron, Hicham Berrada, se livre dans cet entretien. Challenge Hebdo : quel regard portez-vous sur l'immobilier au Maroc ? Hicham Berrada : le secteur de l'immobilier au Maroc est en pleine expansion et constitue une locomotive pour l'économie du pays. Cela s'explique principalement par la volonté de l'Etat d'en faire un leitmotiv pour l'ensemble des acteurs économiques, qu'ils soient privés ou publics. Pour nous, il est primordial de faire partie de cette dynamique. Nous avons donc entamé une restructuration qui passe par un changement de la dénomination Palmeraie Marrakech en groupe Palmeraie Développement. C. H. : en changeant de dénomination, vous précisez que l'objectif du groupe est d'améliorer la gestion de ces projets. Quels en sont les principaux axes ? H. B. : notre volonté est de pousser toujours plus loin notre expertise concernant les grands projets de l'immobilier. A ce jour, notre offre pluri-sectorielle est considérable, mais nous désirons encore nous améliorer. Nous avons une responsabilité morale et professionnelle à soutenir le gouvernement dans son développement. Nous sommes en perfectionnement continu de notre offre, nous veillons à améliorer nos produits en termes de créativité, de concept, d'exécution et de choix d'emplacements. Le meilleur reste donc à venir. C. H. : le groupe est fortement symbolisé par Les Jardins de la Palmeraie et le Palmeraie Golf Palace dans la ville de Marrakech, mais qu'en est-il du balnéaire ? H. B. : notre groupe est symbolisé par la Palmeraie, initiatrice de projets intégrés par l'offre hôtelière, golfique, d'animations et par les RIT (résidences industrielles et touristiques). Mais à Marrakech et dans la région, il y a d'autres projets, notamment sur la route de l'Ourika, Les Jardins de l'Atlas, sur 120 ha, selon un concept résidentiel locatif dans un esprit rural bâti autour d'un golf et qui propose plusieurs animations. Un autre projet - El Mansouria - est en cours sur la route de Tahanaout, sur une grande superficie, et qui se développe à partir d'un parc d'attractions à thème. Quant au balnéaire, le Maroc dispose d'une richesse qu'il serait regrettable et stratégiquement dangereux de négliger. Ce n'est un secret pour personne : deux fronts de mer, des plages d'une rare splendeur et un manque réel d'infrastructures adaptées et dignes de notre patrimoine naturel. Vous comprendrez donc qu'au-delà de Marrakech, le véritable marché de l'immobilier de luxe est dans le balnéaire. Ceci dit, nous sommes actifs sur les deux plans. De nombreux projets sont à venir, avec notamment les Jardins de Malabata à Tanger, les Jardins de l'Océan à Dar Bouâzza, Les Jardins de Bouskoura à Casablanca, la Laguna Marina Club à Dakhla, Oued Laou ou encore le complexe de Souiriah. C. H. : avec la longue expérience de votre groupe sur Marrakech, comment évaluez-vous le potentiel d'une ville comme Tanger et quelle est votre stratégie sur cette dernière ? H. B. : le statut international de Tanger et son potentiel évident en font un élément-clé dans notre stratégie touristique nationale et internationale. La combinaison d'un climat tempéré, lié à un aménagement touristique déjà développé et à même de se développer encore via un réaménagement majeur de toutes les structures régionales, en font une ville idéale pour le tourisme. Il est clair que son ouverture sur le monde grâce à son nouveau port et à sa proximité avec l'Espagne, lui ouvre de grandes perspectives. Aussi, attire-t-elle de plus en plus une clientèle variée - la clientèle de luxe - charmée par les infrastructures et les nouvelles animations. L'horizon 2010 est proche et nous en ferons partie. D'ailleurs, le groupe Palmeraie Développement a lancé des projets à Tanger, notamment un complexe touristique dans la zone Ghandouri. Ces projets sont le reflet de notre volonté d'être en phase avec un Maroc qui change. C. H. : avec de nouveaux partenaires comme Thomas & Piron et Actif Invest, s'agit-il d'une nouvelle stratégie de partenariat ? H. B. : il s'agit surtout de s'associer aux meilleurs afin d'unir nos efforts et d'en faire ressortir des projets d'exception. Notre volonté est de nous diriger vers des partenariats spécialisés afin d'agir de façon optimale sur tous les fronts. Il faut tirer le meilleur, assimiler de nouvelles connaissances, les adapter à notre groupe pour enfin livrer un produit aux normes internationales et répondre aux demandes d'une clientèle exigeante et très attentive à la qualité. C. H. : vous avez toujours été considérés comme des pionniers sur le segment de l'immobilier de luxe au Maroc. Qu'en est-il aujourd'hui de votre position concurrentielle, en plein boom dans ce secteur ? H. B. : il y a effectivement une forte concurrence aujourd'hui mais la demande est proportionnellement croissante. Les Marocains voyagent plus souvent, et les touristes ont toujours fait confiance au Maroc qui dispose d'un climat de confiance qui rassure et d'un cadre de vie agréable. Le groupe Palmeraie Développement est un vétéran sur ce marché. Il serait dangereux de sous-estimer la concurrence grandissante, mais nous avons des valeurs sûres, une expérience confirmée et une solide connaissance du marché. Nous avons grandi et nous nous sommes adaptés aux changements, en développant continuellement des concepts innovants et des partenariats de renom. Nous avons beaucoup travaillé et nous sommes reconnus pour la qualité de nos projets et le respect de nos engagements. Notre position le confirme, et la reconnaissance de nos clients est notre plus grande fierté. C. H. : un dernier mot sur le BTP au Maroc ? H. B. : il est nécessaire que l'Etat libère, à terme, encore plus de foncier. Si cela se produit, nous serons en mesure de maîtriser les prix et de freiner cette flambée spectaculaire de l'immobilier.