C'est en plein cœur de Tanger Free Zone que se sont ouvertes, ce mercredi 25 septembre (et jusqu'au 27), les portes du Salon de la sous-traitance automobile. Concoctée par l'Association marocaine pour l'industrie et la construction automobile (AMICA) et ses partenaires, cette nouvelle édition, la 6ème du nom, a permis aux opérateurs industriels locaux et internationaux du secteur automobile d'amorcer et de nouer plusieurs opportunités d'affaires. Le Salon de la sous-traitance automobile est passé à la vitesse supérieure. En effet, ce ne sont pas moins de 5.400 m2 d'espace qui ont été alloués aux 200 exposants, soit le double en termes de présence comparé aux premières éditions. Placée sous la bannière «Sous-traitance automobile, un levier pour une croissance durable», cette 6ème édition, qui a accueilli plusieurs délégations étrangères, devrait se solder au final par la signature d'une quinzaine de conventions de partenariat. La cérémonie d'inauguration du Salon a été présidée par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie numérique, en présence de plusieurs personnalités du secteur industriel automobile, dont Jean-François Gal, directeur général de l'usine de Renault à Tanger. Le Maroc devant l'Afrique du Sud «En matière d'automobile, nous sommes le premier exportateur de tous les secteurs d'exportation dans le Royaume», s'est exprimé le ministre en guise d'introduction de sa prise de parole. Et de préciser : «Le secteur a exporté 7 milliards d'euros l'an dernier et s'est positionné pour demeurer encore quelque temps sur le podium en matière d'exportations». Elalamy a également souligné avec force à son auditoire que le Royaume est désormais le premier producteur de véhicules automobiles en Afrique, ayant dépassé depuis peu l'Afrique du Sud. Et les chiffres s'égrènent à une cadence pour le moins rythmée. On y apprend également que le Maroc se veut le 5ème pays exportateur de voitures vers l'Union européenne. Cela peut certes constituer un avantage majeur, mais peut également se révéler comme étant une difficulté compte tenu du fait que le continent européen connaît actuellement quelques difficultés de croissance. Un contexte économique qui n'entrave en rien la détermination et les objectifs de croissance que s'est fixés le Royaume, toujours selon le ministre. Lire aussi : Attijariwafa bank et Bpifrance accompagnent Renault et l'AMICA Des objectifs atteints, ou en passe de l'être À en croire Elalamy, de nombreux objectifs qui avaient été édictés selon le Plan d'Accélération industrielle ont été atteints, ou sont en passe de l'être assez rapidement. «Nous sommes à 402.082 véhicules produits en 2018 au Maroc avec une perspective de 500.000 unités en route. Soit 50,5 % du taux d'intégration», a-t-il précisé. Et le ministre de poursuivre : «L'objectif est d'atteindre les 65% d'ici 2025. De ce fait, nous pouvons affirmer que nous sommes en droite ligne avec nos objectifs, tant pour Renault que pour PSA». Elalamy entend déterminer à la hausse plusieurs objectifs de croissance afin d'engendrer une plus grande dynamique du secteur industriel automobile. A noter que 9 écosystèmes automobiles ont été mis en place depuis la présence de Renault (câblage, intérieur véhicule et sièges, métal emboutissage, batterie), auxquels il faut ajouter l'écosystème PSA qui a déjà généré la présence de 27 entreprises. Ce même écosystème, celui de PSA, devrait s'élargir sachant que le constructeur fabrique également des moteurs. Un Salon déterminant Un événement qui intervient dans un contexte industriel où les besoins en matière de sous-traitance, compte tenu de la présence de constructeurs automobiles d'envergure mondiale que sont Renault et Peugeot, vont crescendo. Selon Abdelaziz Meftah, directeur de l'AMICA, ils sont estimés à environ 500 millions d'euros et devraient atteindre plus d'un milliard à l'horizon 2020. Faut-il souligner que l'un des atouts majeurs de ce salon n'est autre que sa proximité avec les différents opérateurs qui composent l'échiquier industriel dans le Royaume puisque la majorité d'entre-eux sont localisés à Tanger Free Zone, Tanger Automotive City et Kenitra, Atlantic Free Zone. Les sous-traitants et autres nouveaux partenaires peuvent aisément accéder aux plateformes de leurs clients potentiels, constater de visu l'outil de production et ainsi poursuivre d'éventuelles négociations. De belles perspectives pour un secteur qui semble réellement parti sur les chapeaux de roues.