Contrairement à l'année dernière, les précipitations pluvieuses ont été à la fois précoces et importantes. C'est déjà un acquis pour le remplissage des barrages, de là à extrapoler sur la récolte céréalière, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Il faut nuancer et ne pas crier victoire avant l'heure. Les céréales ont besoin d'une bonne pluviométrie fin décembre-début janvier et surtout en mars. Le Maroc a déjà connu des récoltes médiocres, malgré des pluies d'automne abondantes. Cependant, l'impact psychologique est là, l'optimisme est de rigueur, et c'est un accélérateur économique. Les chiffres sur les exportations marocaines, officiels et indiscutables, sont inquiétants. Evidemment, l'OCP institution modèle, contrôle un marché qui n'est pas facile du tout. Le secteur automobile présente un taux de croissance intéressant. Les équipementiers marocains ont largement bénéficié de l'installation de Renault et ont pu diversifier leur clientèle auprès des constructeurs. Pour le reste, c'est la baisse généralisée. Sur les composants électroniques c'est un échec absolu, malgré les efforts de l'Etat. La politique industrielle, les choix sectoriels sont, plus que jamais, à remettre à plat. La visite de Sa Majesté aux pays du Golfe a été réduite, selon certains médias à l'aspect financier, et c'est faux. D'abord, si les fonds souverains des pays pétroliers s'intéressent au Maroc, c'est parce que l'Europe, leur terrain d'investissement de prédilection n'offre plus une profitabilité satisfaisante, alors que l'espérance de gain au Maroc est meilleure. Ensuite, il y a un réel revirement stratégique, exprimé par l'invitation du Maroc à intégrer le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Face à la menace iranienne, alors que l'Egypte est en déconstruction, le Maroc avec son poids international, son armée, est potentiellement l'allié le plus solide pour les monarchies du Golfe.