La grand-messe des startuppeurs s'est tenue le 26 avril à Casablanca. Rendez-vous incontournable des startups du Royaume, la première édition des assises de la startup organisées par l'APEBI (Fédération des Technologies de l'Information de Télécommunication et de l'Offshoring) a été l'occasion pour les acteurs de l'écosystème d'évoquer tous les défis et les enjeux de l'écosystème startup. L'objectif était surtout de tracer la voie pour ces petites structures innovantes afin d'en faire un pilier de l'économie nationale, à l'image d'autres pays comme les Etats-Unis, etc. Plusieurs personnalités politiques telles que le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie et de l'investissement, Othmane Ferdaous, et du monde entrepreneurial et des affaires ont répondu présentes à ces assises de la startup. Selon les organisateurs, l'enjeu est de définir une feuille de route permettant de favoriser l'émergence des startups marocaines à travers des initiatives encore plus poussées. Pour Mehdi Alaoui, founder de la La Factory, l'un des plus grands incubateurs du Maroc, et vice-président de l'APEBI en charge des startups, le chemin parcouru est encourageant, mais il y a encore fort à faire. « Le Maroc se veut le hub pour le continent africain, mais pour devenir un hub, il faut s'en donner les moyens », a-t-il souligné. Il a fait surtout fait remarquer que 1 milliard de dollars a été investi dans les startups en Afrique en 2018, mais qu'au Maroc seulement 4 millions de dollars ont été investis. « Le gap est énorme. L'objectif de la journée est de préparer ensemble les mesures qui vont constituer l'ossature de base pour les startups marocaines. Ces mesures constituent une nouvelle étape, une nouvelle dynamique pour les startups et nous allons continuer dans les semaines prochaines à les peaufiner », a-t-il assuré. Rappelons qu'en dépit de tout cela, l'Etat mobilise des efforts pour l'émergence des startups marocaines. A titre d'exemple, le lancement du fonds Innov invest, placé sous l'autorité de la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Son rôle est justement d'investir dans 300 startups chaque année, avec des tickets d'investissement taillés pour chaque type de projet. Les participants appellent surtout les autorités marocaines à s'inspirer de la Tunisie, qui a mis en place son « Startup Act », une loi spécifiquement prise pour favoriser l'éclosion de ces structures. Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de l'APEBI, a notamment insisté sur ce point aussi. Selon elle, cette première édition des Assises de la startup, qui intervient en marge de l'élaboration de la nouvelle charte de l'investissement, doit aboutir à de fortes recommandations qui, justement, pourraient figurer dans ladite nouvelle charte. « Depuis quelques années, il y a beaucoup d'initiatives qui ont été lancées, soit par le gouvernement à travers le financement via le fonds Innov Invest, soit par des acteurs privés qui ont mis en place des structures d'accompagnement pour encourager les startups. Et comme l'APEBI s'est ouverte au monde des startups depuis 2 ans, nous avons voulu à travers l'organisation de cette première édition, faire un brainstorming visant à aboutir à des recommandations. L'objectif de ces assises et de définir un startup act marocain », a expliqué la présidente de l'APEBI. Soulignons que cette rencontre a été marquée par l'organisation de plusieurs table-rondes ayant portées chacune une thématique particulière (financement, accès aux marchés, questions juridiques, relation entre groupes et startups…). « Nous souhaitons à travers les recommandations, avoir une priorité d'actions. Aussi, ces recommandations seront validées par les structures d'accompagnement parce que nous voulons qu'il y ait un consensus autour de ces recommandations. Et, ce n'est qu'après cela que nous allons les soumettre à l'Agence du Développement Digital qui a un chantier qui concerne les startups. Et la dernière sera de les présenter au secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Industrie et de l'Investissement et de l'économie numérique, qui lui va les intégrer dans la nouvelle charte de l'investissement », a précisé Saloua Karkri-Belkeziz. Du côté des acteurs de l'écosystème, ces premières assises représentent beaucoup. « Aujourd'hui est un moment historique, une fierté pour moi. Cette occasion qui va enfin permettre de mettre en place un cadre dédié à la startup en vue de la soutenir et de l'aider et aussi faciliter l'accès à plusieurs services et marchés. Un cadre qui permettra à n'importe quel jeune de lancer sa structure et avoir accès à un accompagnement stratégique, financier et juridique, et même avoir accès au marché international », a confié Tarik Fadli, expert en transformation digitale et PDG d'Algo Consulting group. Force est de noter que plusieurs grands groupes de la place tels que la Royal Air Maroc, les banques (CIH Bank, Attijariwafa bank, BMCE Bank of Africa, Banque Centrale Populaire, BMCI…), L'OCP, et bien d'autres encore ont lancé ces deux dernières années des programmes d'Open Innovation en faveur des startups.