Le groupe pharmaceutique Sothema renforce sa capacité de production. Le fleuron de l'industrie pharmaceutique vient en effet d'inaugurer trois unités de production. La première est une usine de production de médicaments anticancéreux issus de la biotechnologie. Une première du genre au Maroc, et même en Afrique, selon Lamia Tazi, Directrice Générale de Sothema. « En lançant la production des anticancéreux issus de biotechnologie dans sa nouvelle usine de Bouskoura, les laboratoires Sothema participent à apporter au royaume son autonomie et sa sécurité sanitaire et, in fine, aux patients marocains et africains un traitement innovant de qualité et surtout accessible », a-t-elle précisé lors de la cérémonie d'inauguration ce 28 janvier, en présence du ministre de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy, et du ministre de la Santé, Anas Doukkali. Notons que produire localement des traitements anticancéreux issus de biotechnologie constitue un avantage considérable pour le Maroc sur plusieurs plans. Il faut savoir en effet que grâce à cette production locale, la cure de traitement pour le cancer qui était à 24000 DH, va désormais coûter 6000 DH. Un avantage énorme pour les patients qui dépenseront moins donc. Selon le top management, de tels investissements font aussi entrer le Maroc, au niveau international, dans le cercle restreint des pays ayant acquis cette technologie de dernière génération. Soulignons que cette usine, qui n'en est qu'à sa première phase, a nécessité un investissement de 200 millions de DH. « Sur le plan économique, produire localement des anticancéreux issus de biotechnologie, à des prix largement inférieurs à ceux des produits importés, a plusieurs avantages majeurs. D'abord, la réduction du taux de mortalité dû au cancer, parce que selon les experts, en Afrique les décès engendrés par cette maladie concernent majoritairement des patients n'ayant pas eu accès aux soins en raison des prix élevés des traitements. Ensuite, cela permet à notre pays de réduire le déficit de sa balance commerciale », a détaillé Lamia Tazi. Force est de noter que cet investissement renforce aussi la position de Sothema sur le marché international. La deuxième unité est une extension de l'usine de production de sérums en poche souple pour perfusion. L'objectif de Sothema à ce niveau est d'augmenter significativement ses capacités afin de servir à la fois le marché local et les marchés étrangers. Pour sa part, Omar Tazi, fondateur et président du groupe, a notamment appelé le gouvernement à faire davantage pour le secteur, notamment sur les marchés étrangers, en favorisant le contact avec les autorités locales, notamment en Afrique subsaharienne. Par ailleurs, dans le cadre de son engagement en faveur de l'environnement par la promotion d'une industrie pharmaceutique verte, Sothema lance également la production d'énergie verte grâce à l'unité de biomasse dédiée à la production d'énergie par le recyclage de déchets d'olives et d'argan, inaugurée également ce 28 janvier. « Cette inauguration est importante parce que son origine s'inscrit dans le cadre des écosystèmes de l'industrie pharmaceutique. Aujourd'hui, nous avons six locomotives qui sont déjà en route. Sothema constitue la première, et les autres vont suivre dans les mois à venir totalisant plus de 1000 emplois. C'est un secteur qui fonctionne bien avec ses écosystèmes », a déclaré Moulay Hafid Elalamy. Pour sa part, le ministre de la Santé a souligné l'effort considérable fourni par le groupe Sothema pour renforcer l'industrie pharmaceutique nationale. « La mise en place de cette usine de production de médicaments anticancéreux va permettre de réduire le coût des traitements des maladies cancéreuses au Maroc », a-t-il fait remarquer.