Le 12ème colloque international des finances publiques s'est ouvert à Rabat en présence du ministre de l'Economie et des Finances, de l'ambassadeur de France, du président de Fondafip, du Trésorier général du Royaume et de beaucoup de personnalités publiques dont plusieurs ministres, le wali de Bank Al Maghrib et des dirigeants d'institutions publiques et privées . Les experts des finances publiques ont pris possession des champs de la décision publique dans un confort intellectuel qui commence à donner, ces dernières années, des signes d'essoufflement. Les décideurs politiciens, parfois portés par une vision idéologique des politiques publiques, ont rarement résisté aux pressions d'une certaine réalité macroéconomique. C'est bien de chanter les bons niveaux de déficit budgétaire et de cultiver l'image devant les juges de la finance iinternationale mais il faut prêter une attention particulière à la justice sociale et partant de la stabilité politico-sociale. C'est autour de cette problématique que des responsables et économistes marocains et français se sont retrouvés devant un public avide de solutions pratiques et surtout d'une efficacité et d'une efficience des dépenses publiques. Après une allocution de Mohamed Benchaâboun, les orateurs de la première journée du colloque de FONDAFIP ont posé beaucoup de questions devant la complexité des actions à mener dans les champs de la justice sociale dans un contexte financier et politique de plus en plus difficile. Le ministre a insisté sur la nécessité de faire des choix judicieux en matiere d'éducation, de formation et surtout de la rationalisation de l'acte d'investir. Il a rappelé les axes qui ont été au centre du discours royal du Trône et sur l'engagement du gouvernement qui a ouvert beaucoup de chantiers selon les orientations données par le souverain. L'entreprise et notamment la PME doit être placée au centre des préoccupations pour renforcer l'offre en matière d'emploi et pour contribuer à la réalisation de la demande publique. L'Etat s'est engagé à résoudre le problème des délais des paiements et à faire contribuer la PME au chantier de la création des emplois. Ce n'est que par la complémentarité entre tous les acteurs de l'action sociale que l'efficacité de l'action de l'Etat pourrait prendre une forme réelle et pratique sur le terrain. Les autres intervenants lors de la première journée ont rappelé le rôle toujours actuel des finances publiques dans l'instauration ou le maintien de la justice sociale dans le monde. L'efficacité est aussi une question de ciblage des bénéficiaires, d'une grande vigilance à l'égard des fraudes et d'un choix de normes qui évitent l'excessive complexité de certains instruments de mise en œuvre des politiques sociales. Ces conclusions, fruit du travail de la cour des comptes française, ont mis le doigt sur les facteurs qui bloquent l'efficacité des politiques publiques sociales. S'il y'a un titre à mettre au premier plan des différentes interventions , c'est bien celui de l'hésitation des politiques et des intellectuels devant les « vérités » qui ont dominé le champs de l'affectation des ressources et des choix des politiques depuis plusieurs années. Le Maroc a choisi de poser la question de l'efficacité de l'action publique dans le secteur social et ce, à travers un discours royal. L'éparpillement des actions, le non coordination entre les acteurs et la concurrence entre les administrations et organismes publics ont contribué grandement à l'affaiblissement du degré d'efficacité de l'utilisation des moyens financiers publics.