Premier constat : ce sont les secteurs de production à faible valeur ajoutée qui ont connu une croissance importante. Ainsi la valeur ajouté agricole, fortement dépendante des conditions climatiques, a connu une croissance de 15,4%. Celle de l'industrie minière a enregistré une augmentation de 16,5%. Cette dernière, composée surtout des phosphates à l'état brut, dépend étroitement de l'évolution de la demande externe et des cours sur le marché international. Pour la pêche, l'absence de données sur la « pêche hauturière » n'a pas permis d'apprécier ce secteur pourtant fondamental dan l'économie nationale. Les industries à haute valeur ajoutée (industrie mécanique, métallurgique et électrique) ont par contre affiché un ralentissement. Le taux de croissance industrielle est passé de 2,3% à 1,2%, avec une décélération dans la sous-branche « produits de l'industrie automobile » dont la croissance de la production est passée de 14,1% en 2016, à 4,4% en 2017. Le BTP connait une atonie qui se poursuit depuis plusieurs années. La vente de ciment a connu un nouveau repli de 2,5%, avec une chute des transactions immobilières de 7,6% et un ralentissement du crédit immobilier à 3,1%. Le rythme de croissance du secteur tertiaire a connu une régression, passant de 2,9% en 2016, à 2,7% en 2017. C'est surtout au niveau des postes et télécommunications que l'on observe une nette décélération de la valeur ajoutée passant de 6,9% à 0,7%. Le rapport de Bank Al-Maghrib a aussi abordé la problématique de l' « économie non observée » dont la production a été estimée entre 2007 et 2016, à 31,3% du PIB. La demande a été tirée surtout par le marché externe. En effet, le taux de croissance de la demande intérieure a connu une baisse en passant de 5,1% en 2016, à 3,3% en 2017. Les exportations ont par contre connu un taux d'accroissement de 10,9% en 2017, contre 5,5% en 2016. Corrélativement, les importations se sont accrues de 7,4% en 2017, contre 14,7% en 2016. L'investissement, composante fondamentale de la demande, a enregistré, en 2017, un accroissement de 4%, contre un taux de 9,8% en 2016, suite à une contraction de la FBCF de 0,8%. En termes nominaux, les principaux agrégats se présentent comme suit : – PIB : 1 063,3 milliards de DH, soit une hausse de 4,9%. – RNBD : 1 124,8 milliards de DH, soit une hausse de 4,7%. – « La consommation finale nationale s'est élevée à 817,9 milliards de DH, en 2017, soit 72,7% du RNDB. L'épargne nationale est évaluée ainsi à 306,9 milliards de DH ou l'équivalent de 28,9% du PIB, un taux en hausse d'une année à l'autre de 0,5 point de pourcentage. Pour sa part, l'investissement total a atteint 346,5 milliards et son ratio au PIB s'est maintenu à 32,6%. Dans ces conditions, le besoin de financement de l'économie est ressorti à 39,6 milliards ou 3,7% du PIB ». Ainsi, bien que s'agissant de données principalement descriptives et rarement explicatives, le rapport de BAM permet de constater que les politiques publiques ont un faible impact. Challengenews Le meilleur de la rédaction sélectionné par Challenge :