Le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a estimé, jeudi 04 janvier 2018, que le gouvernement n'a entrepris « aucune action concrète » pour faire avancer le dialogue social, en dépit de la déclaration d'intention de l'exécutif d'engager un partenariat et un échange fructueux. Au lieu des réunions « protocolaires », l'UMT a proposé une méthodologie opérationnelle articulée autour de trois axes en vue de parvenir à un pacte social, a assuré le leader syndicaliste, notant que le gouvernement « a pris acte de cette proposition ». Il s'agit, tout d'abord, de parvenir à un accord sur le volet de l'augmentation des revenus et des indemnités. Ensuite, il faut se pencher sur l'application du Code du travail et des lois sociales (CNSS, libertés syndicales). Le troisième point se rapporte à la mise en place d'une politique conventionnelle sectorielle, à l'image de ce qui est en vigueur dans le secteur bancaire. En plus de son inscription dans la constitution et les conventions internationales, le dialogue social tripartite (syndicats/gouvernement/patronat) constitue « un outil majeur » pour améliorer les relations professionnelles et assurer la stabilité et la paix sociales, a fait remarquer Miloudi Moukharik. « Nous n'avons cessé de prôner un dialogue et des négociations sérieuses notamment sur l'augmentation des salaires pour rattraper l'effritement du pouvoir d'achat des salariés, la revalorisation du régime indemnitaire, dont les allocations familiales, et la revalorisation des pensions de retraite, du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du Salaire minimum agricole garanti (SMAG) », a-t-il assuré. Au sujet de la récente sortie du chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani, dans laquelle il a exprimé la disposition de son cabinet à revoir le système actuel des salaires, Miloudi Moukharik a considéré que « cette déclaration a plutôt un effet d'annonce », arguant que « c'est tout simplement un leurre vis-à-vis des syndicats et des salariés ». « Le chef du gouvernement a fait adopter la loi de finances 2018 par les canaux ordinaires », alors que l'augmentation des salaires dans la fonction publique et les collectivités territoriales est du ressort de ladite Loi, a-t-il soutenu. Le chef de l'UMT a, par ailleurs, relevé que « quand la paix sociale et la sérénité règnent dans l'entreprise il y a une augmentation de la productivité et cela encourage les investissements étrangers ».