Moins de six ans après avoir initié son aventure africaine, l'enseigne marocaine de mobilier Kitea rebat les cartes de son déploiement continental. En effet, le leader marocain du meuble en kit et des articles de décoration s'apprête à mettre fin à son implantation en République Démocratique Congo (RDC) où il avait planté son premier étendard en dehors du Maroc en 2012. Il faut dire que le concept de franchise à l'international n'a pas été à la hauteur des attentes de la PME contrôlée par la famille Benkirane, qui a connu un développement fulgurant sur son marché domestique au cours de la dernière décennie au point d'atteindre en 2016 une quarantaine de magasins et un chiffre d'affaires de plus de 500 millions de DH. Aussi, le groupe Kitea envisage-t-il de privilégier à partir de 2018 la démarche d'implantation directe par filialisation dans des pays à fort potentiel de développement et où les coûts logistiques sont maîtrisables. Quant au magasin Kitea de Kinshasa qui offre une superficie de vente de 4500 m2, il devra tout simplement changer d'enseigne sur le creuset de la rupture du partenariat commercial entre l'investisseur local et le franchiseur marocain. Le sort de l'autre magasin Kitea en Afrique de l'Ouest, plus précisément à Malabo en Guinée équatoriale, lui aussi lancé en franchise en fin 2014, est également compromis au vu d'une performance très moyenne et des difficultés commerciales qu'il aura suscitées en quelques années à peine pour le groupe marocain. Pour l'instant rien ne filtre quant aux dates précises de l'arrêt définitif de la franchise en dehors du Maroc mais le management de Kitea dispose déjà de plans de campagne assez ficelés pour un déploiement en direct au Sénégal et en Tunisie. Est-ce la meilleure approche pour se développer en Afrique ? L'avenir nous le dira. Mais il est à rappeler que l'autre enseignant maroco-marocaine, en l'occurence Mobilia qui n'est aujourd'hui que l'ombre de ce qu'elle fut il y a encore quelques années, avait laissé beaucoup de plumes dans son implantation directe en 2009 en Algérie... un pays, certes, autrement plus compliqué.