Depuis l'ouverture de son premier magasin en 1993, Kitea en a fait, du chemin. Aujourd'hui, l'enseigne passe à l'étape supérieure et franchit les frontières du Maroc. Rassuré par une présence nationale incontestable, le leader du mobilier en kit vient en effet d'annoncer l'inauguration très prochaine d'un magasin franchisé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Cette inauguration se fera dans les prochaines semaines. Inspiré du concept du Kitea Géant, ce premier point de vente hors du terrain national sera justement une réplique exacte du Kitea Géant de Casablanca, à Bouskoura. Il est aussi le premier d'une série de plusieurs ouvertures. C'est ainsi que suivra à la fin de ce premier semestre l'ouverture d'un Kitea Géant à Malabo, en Guinée équatoriale. Enfin, en septembre, sera inauguré un autre magasin, également sous l'enseigne Kitea Géant, à Bangui, en République centrafricaine. «Nous préférons ouvrir en franchise pour l'instant, mais nous ne nous interdisons pas d'ouvrir par la suite des magasins en propre à l'étranger» explique Pierre Jalin, DG de Kitea. Une stratégie ambitieuse D'autres prospections sont également prévues. De son côté, les franchisés de Kinshasa et de Bangui envisagent déjà d'étendre leur réseau dans les pays voisins. De même, Kitea réfléchit à une éventuelle installation en propre dans d'autres pays subsahariens, comme le Mali. «Tout le monde le sait et les experts le confirment : le XXIe siècle sera africain. Nombreuses sont les entreprises marocaines qui se développent en Afrique pour cette raison», confirme Pierre Jalin. Dans le monde du mobilier en kit, l'Afrique représente d'ailleurs un vaste potentiel. «Le franchisé et nous avons un intérêt commun. C'est pourquoi nous avons fait des études de marché. Il en est ressorti qu'il y avait peu de concurrence dans ce secteur», affirme Pierre Jalin. «La difficulté est surtout d'adapter le concept selon le pays où l'on s'installe, en fonction du pouvoir d'achat, ou encore des habitudes de consommation. C'est pourquoi nous tenons à assister notre franchisé jusqu'à l'ouverture du magasin», poursuit Pierre Jalin. Et le Maghreb dans tout ça ? «Le Maghreb nous intéresse beaucoup. Nous avions déjà conclu des pré-accords en Libye et en Tunisie. Puis le Printemps arabe nous a obligé à mettre ces accords en stand-by», avoue Pierre Jalin. Toutefois, les discussions ont récemment été réactivées et sont aujourd'hui à un stade très avancé. Le géant marocain du kit assume donc pleinement sa stratégie d'internationalisation. Il réfléchit même au Moyen-Orient : «À terme, nous allons y aller» affirme, confiant, Pierre Jalin. +18% en 2011 Il faut dire que Kitea peut se le permettre. «L'année 2011 a été une très bonne année pour nous», affirme ainsi Pierre Jalin, DG de l'enseigne. À la mi-mars, l'entreprise annoncera ses résultats validés pour l'exercice 2011. Déjà, la tendance est très positive, puisque la croissance du chiffre d'affaires, par rapport à 2010, atteindrait 18%. Le groupe Kitea, qui regroupe désormais les enseignes Kitea, Kshop, Kmedia et Kitea Géant, compte un réseau d'une cinquantaine de magasins, implantés dans 17 villes du pays. Le concept Kitea Géant, dont le premier a été inauguré en 2008 à Marrakech, a permis de dynamiser la marque, en offrant au client des surfaces d'exposition importantes (entre 4.000 et 9.000m2), dignes des champions du mobilier en kit en Europe. Le marocain mise d'ailleurs sur ses grandes surfaces pour se développer au Maroc. Après Marrakech, Casablanca et Oujda, ce sont les villes de Tanger, Fès et Rabat qui accueilleront à leur tour leur Kitea Géant. 95% du réseau Kitea au Maroc est détenu en propre. La stratégie actuelle du groupe est d'ailleurs de privilégier les ouvertures en propre, particulièrement lorsqu'il s'agit du Kitea Géant, et de reprendre au fur et à mesure en propre les actuelles franchises. «Tout dépend du franchisé», avoue Pierre Jalin. Aujourd'hui, seulement deux magasins au Maroc sont des franchises. Lire aussi : Interview de Pierre Jalin, DG de Kitea: «Nous sommes dans un processus d'ouverture de notre capital»