Défaillance au niveau de l'encadrement, bourses dérisoires et taux de plagiat surprenant, des critères qui nuisent à l'image du cycle doctoral au Maroc. Celui-ci connait un »laisser faire » sans précédant de la part des universités. Selon une analyse menée par « L'Economiste », le cycle doctoral au Maroc comporte 34.313 étudiants qui y sont inscrits en 2017-2018 sur un total de 820.430 comptant ainsi le moins d'effectifs. Les centres d'études doctorales sont ainsi méprisés par les universités et leur multiplication au sein du même établissement engendre des conflits au quotidien. Coté encadrement, on trouvent des enseignants qui encadrent jusqu'à 40 étudiants à la fois, cette défaillance s'ajoute au phénomène du plagiat qui a envahi les rapports des doctorants. Ainsi, plus de 40 % des doctorants abandonnent leurs thèses, détaille le quotidien économique. Malgré les mesures adoptées en 2015 par Lahcen Daoudi pour la réforme du secteur, à savoir l'imposition d'un quota de 5 doctorants par encadrant et l'instauration des formations en pédagogie et soft skills, la réforme n'a pas pu être achevée. Des université ont choisi d'adopter leur propre réforme, notamment celle d'Agadir qui a adopté un nouveau logiciel anti-plagiat, un seul centre d'études doctorales et une restriction au niveau des nombres d'étudiants par encadrant. Alors qu'il existent toujours des universités qui n'ont pas pu remédier à la perturbation que connait le cycle. Par rapport à la relève, l'analyse stipule que celle-ci n'est pas assurée. Le nombre d'enseignants chercheurs n'a augmenté que de 18% alors que celui des étudiants a pratiquement doublé, d'une part parce que l'accès aux masters demeure verrouillé avec seulement 4,4 % des étudiants universitaires (35.011 sur un total de 781.505 en 2016-2017). Et de l'autre, le manque de bourses attrayantes décourage les étudiants à intégrer le cycle du doctorat. Une étude du Conseil supérieur de l'éducation évaluant le cycle doctoral a affirmé que (44%) des doctorants exercent une activité professionnelle en parallèle à la préparation de leurs thèses. En effet, 41% des doctorants finissent par mettre fin à leur thèse alors que 6% seulement décrochent leurs diplômes, un taux qui ne peut cependant refléter la bonne qualité des lauréats en raison des réseaux spécialisés dans la vente des thèses. Eh oui, les thèses peuvent être vendus contre des sommes allant à plus de 100.000 DH, affirme des sources universitaires à « l'Economiste ».