Le Musée Juif de Belgique et l'association sans but lucratif Orphelins du Monde ont organisé une rencontre avec Aïcha Ech-Channa, présidente de l'association Solidarité Féminine et militante des droits humains au Maroc. Icône du féminisme, elle soutient depuis plus de trente ans les mères célibataires et enfants abandonnés. Cet événement a été organisé en vue de promouvoir les relations interculturelles. Un vibrant hommage a été rendu, mercredi soir à Bruxelles, à la militante associative Aïcha Ech-Channa, invitée d'honneur du Musée Juif de Belgique. Lors d'une rencontre, organisée par le musée en partenariat avec l'association Orphelins du Monde, cette femme au parcours singulier de plus de 30 ans de combat pour garantir une vie digne aux mères célibataires, a été accueillie sous les applaudissements nourris d'une salle comble qui entonnait en chœur la célèbre chanson « Aïcha » de Cheb Khaled, brillamment interprétée par la chanteuse marocaine Maria Naciri. Emue par cet accueil fervent, celle que l'on surnomme porte-parole des « sans voix » le sera encore en entendant les témoignages livrés à cette occasion, saluant le militantisme d'Ech-Channa pour améliorer la situation des femmes en situation difficile et leurs enfants. L'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur a rendu hommage à « une dame hors du commun« , « une femme de cœur et de conviction » à la trajectoire « exceptionnelle« , qui milite depuis plus d'un demi-siècle pour faire avancer la cause de la femme et de l'enfant au Maroc. Pour lui, l'hommage rendu ce soir à Aïcha Ech-Channa honore également la femme marocaine et le combat qu'elle mène pour contribuer à la dynamique de réformes en cours pour « un Maroc moderniste, progressiste et juste« . « Quelles que soient les contraintes, le Maroc est engagé dans une dynamique de réformes sans limite et irréversible« , a souligné l'ambassadeur, qui a noté que le chemin parcouru dans ce sens est énorme. A peine remise de ses émotions, Aïcha Ech-Channa s'est prêtée volontiers au jeu des questions-réponses, partageant avec l'assistance son parcours et les différentes étapes de son combat, notamment depuis la création en 1985 de son Association « Solidarité Féminine« . Dans sa lecture de l'évolution de la condition féminine au Maroc, Ech-Channa fait état de progrès, notamment sur le plan des textes législatifs, notant en revanche que le vrai challenge reste celui des mentalités, d'où l'importance de l'éducation. Elle a présenté à cette occasion son livre à succès Miseria dans lequel elle témoigne de sa propre lutte pour dévoiler des vérités insupportables, s'autoproclamant porte-parole des « sans voix » rencontr(é)es au fil de son parcours humanitaire. Aïcha Ech-Channa est née en 1941 dans la médina de Casablanca. Elle a passé son enfance à Marrakech pour revenir à Casablanca en 1953 où elle devait poursuivre ses études à l'Ecole française Foch et au Lycée Joffre, avant de rejoindre, en 1960, l'Ecole d'Etat d'infirmière où elle obtint un diplôme d'Etat. La rencontre a été notamment agrémentée par une programmation musicale puisée dans le répertoire arabo-andalous.