C'est dans la capitale belge que s'est tenue une rencontre à laquelle a pris part Aïcha Ech-Chenna, invité d'honneur. En effet, le Musée juif de Bruxelles lui a rendu hommage, hier soir, lors de ce rendez-vous organisé en collaboration avec l'association Orphelins du Monde, relate la MAP. C'est avec une majestueuse standing ovation, dans une salle comble fredonnant en chœur «Aïcha» de Cheb Khaled interprétée par la Marocaine Maria Naciri, que la militante associative marocaine a été accueillie. Une femme dont le parcours est jugé exemplaire, notamment, à travers plus de 30 ans de combat pour offrir une vie meilleure aux jeunes mères célibataires, ainsi qu'aux enfants abandonnés. Emue par cet accueil fervent, celle que l'on surnomme porte-parole des «Sans-voix» le sera encore en entendant les témoignages livrés à cette occasion, saluant son militantisme pour améliorer la situation des femmes en situation difficile et leurs enfants. Une militante de chaque instant À travers son association «Solidarité Féminine», elle mène une lutte permanente pour venir en aide aux mères célibataires démunies, les encourageant à se prendre en charge dignement. Un engagement qui lui a valu en 1995 le prix des Droits de l'Homme de la République française à Paris, avant de se voir décerner en 1999 le Prix Grand Atlas pour les Services culturels de l'Ambassade de France à Rabat, puis l'OPUS Prize 2009, une sorte de Nobel de l'humanitaire doté d'un million de dollars, obtenu en novembre 2009 à Minneapolis (Etats-Unis). Dans sa lecture de l'évolution de la condition féminine au Maroc, Aïcha Ech-Channa fait état de progrès, notamment sur le plan des textes législatifs, notant en revanche que le vrai challenge reste celui des mentalités, d'où l'importance de l'éducation. Elle a présenté à cette occasion son livre à succès «Miseria», dans lequel elle témoigne de sa propre lutte pour dévoiler des vérités insupportables, s'autoproclamant porte-parole des «Sans-voix» rencontré(e)s au fil de son parcours humanitaire. Cette rencontre à Bruxelles s'inscrit dans le cadre des activités du Musée juif de Belgique, qui a pour mission de présenter «un judaïsme ouvert sur le monde et les civilisations, et partant promouvoir la diversité», selon son secrétaire général, Norbert Cigé. La rencontre a été notamment agrémentée par une programmation musicale puisée dans le répertoire arabo-andalou.